Né en 1971 dans un petit village de Galilée occidentale, issu d’une famille de bergers, rien ne me prédisposait à devenir diplomate. Mon avenir était prévisible, je devais suivre les pas de mes aînés, élever le troupeau familial, me marier avec une fille de mon village et ainsi me réjouir de cette existence prédéterminée. Le droit à l’éducation pour tous, dispensé par mon pays, m’a offert une vie inattendue. Je suis Ishmaël Khaldi, fier aujourd’hui de représenter le ministère des affaires étrangères de mon pays bien- aimé Israël, tout en étant, musulman et bédouin.

Situation actuelle des bédouins en Israël

En Israël, j’appartiens à une minorité ethnique et religieuse. La communauté bédouine représente 3.5% de la population israélienne. Nous sommes la communauté la plus pauvre du pays. La majorité des villages où nous vivons ne sont pas approvisionnés en eau courante et en électricité. Ces dernières années, pour remédier à cette situation le gouvernement israélien à déployé des moyens considérables pour améliorer nos conditions de vie. Les plus mal lotis d’entre nous ont été relogés dans des lotissements flambant neufs dans le Néguev.

Selon un rapport de l’ONG israélienne Sikkuy, alors que la population arabe représente 20% de la société israélienne, seulement 5,2% d’entre nous ont des emplois dans la fonction publique. 20% des bédouins du Néguev travaillent dans le secteur industriel et le secteur des services, tandis que 25% d’entre nous travaillent dans le secteur agricole. Le reste de la population bédouine est composé de chômeurs, de retraités, de malades qui perçoivent le revenu minimum dispensé par l’assurance nationale- Bitouah Leumi. De plus, nous disposons comme tous les israéliens d’une couverture médicale, nos principaux villages sont entourés de dispensaires et d’hôpitaux. 

On constate que le nombre de bédouins titulaires de diplômes universitaires est en constante augmentation notamment grâce à l’octroi par le gouvernement de bourses d’études spécialement réservées à cette population.
Mon village, comme la majorité des villages bédouins situés en Galilée occidentale, entretient, et ce depuis les années 30, des relations bienveillantes avec les juifs israéliens des kibboutz avoisinants. Ces derniers nous ont aidé à améliorer notre production agricole.

Culturellement, nous sommes tiraillés entre deux mondes. D’une part nous sommes profondément liés à nos traditions ancestrales et d’autre part nous vivons dans un pays occidental . Ce choc culturel représente un réel frein à l’intégration de mes pairs. A titre personnel, je dois trouver le juste milieu entre ces deux mondes que je côtoie et ce, à chaque étape de ma vie.

Bien que le service militaire pour la communauté bédouine ne soit pas obligatoire, je trouvais naturel de suivre la trace de mes frères aînés et ainsi de m’enrôler dans les Forces de défense israéliennes, j’y ai même obtenu le grade de sergent des forces de police. Quelle ne fut pas mon émotion, après avoir terminé mes classes, lorsque l’on m’a remis un Coran sur lequel était inscrit le serment à mon pays, Israël.

Flash-back sur mon éducation et ma carrière diplomatique

Après une licence en sciences politiques de l’université de Haïfa et un master en relations publiques de l’université de Tel-Aviv. j’ai entamé une carrière diplomatique. J’ai rejoint le service des affaires étrangères d’Israël en 2004. Pendant le démantèlement des territoires à Gaza, je fus auprès des médias arabes le porte-parole d’Israël. Je fus tour à tour vice-consul israélien à San Francisco, conseiller politique du ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman et depuis février 2012, conseiller des affaires civiles à l’Ambassade d’Israël à Londres.

Israël n’est pas un état raciste

L’opinion publique internationale a une image négative d’Israël, réputation due principalement aux médias et aux activistes pro-palestiniens. Je réfute les accusations infondées qui présentent Israël comme un état raciste ayant instauré un système basé sur l’apartheid. Israël a le droit de se défendre quand il est attaqué.
Chaque année des manifestations de solidarité avec la Palestine, organisées dans la majorité des pays occidentaux, prônent de boycotter et de sanctionner Israël .Ces mouvements ne sont en fait que la manifestation d’activistes mal intentionnés.

La création d’un état palestinien indépendant aux côtés de l’état d’Israël assurera la fin du conflit israélo-palestinien. J’ai été hué à de nombreuses reprises lors de mes conférences et pire encore, j’ai même été privé de ma liberté d’expression .Pour certains, je suis considéré comme un traître à ma patrie. Cependant, je continue de faire ce qui, à mes yeux me semble juste.

Comment peut-on traiter Israël d’état raciste ? Israël est la seule vraie démocratie du Moyen-Orient. D’ailleurs, la déclaration d’indépendance de l’état d’Israël garantit à tous ses citoyens la pleine jouissance de leurs droits civiques. Depuis la fondation du pays, des députés arabes ont été élus à chaque Knesset.
Je souhaite rétablir la vérité sur la situation des minorités en Israël. Comme tous les pays, Israël est aussi confronté à des conflits intracommunautaires, sociaux et économiques. Même si certaines communautés se sentent lésées par le système, ce pays multiculturel, multiconfessionnel et multi-ethnique se veut de dépasser ces différences en établissant un contrat social entre ses concitoyens.

De nombreux bédouins du Nord du Néguev manifestent leur reconnaissance envers l’attitude bienveillante d’Israël en s’enrôlant dans l’armée. La création de l’état d’Israël fut une chance pour le peuple bédouin et la création d’un état palestinien apportera une paix pérenne à la région.

Orateur charismatique, Ishmael Khaldi est un fervent défenseur d’Israël à travers le monde. À ceux qui accusent Israël d’état raciste il se plait à réfuter cet argument en prenant pour exemple son propre parcours. Ce héros des temps modernes est la preuve vivante qu’Israël est un état démocratique qui accorde à ses minorités toutes les chances de réaliser une ascension sociale.