JO 2012 : Les athlètes arabes seront ils prêts à affronter les athlètes israéliens ?

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L’instrumentalisation du sport à des fins politiques n’est pas nouvelle : huit ans après que le champion de judo iranien Miresmaeili ait renoncé à sa médaille pour éviter de monter sur le podium face à un israélien, l’Egypte et l’Algérie se préparent à l’éventualité de voir leurs athlètes affronter leurs homologues israéliens lors des prochains JO de Londres.

Cette polémique intervient dans un contexte tendu pour l’Etat hébreu qui redoute une attaque terroriste contre ses athlètes et s’inquiète des réelles motivations des pays arabes. En effet, il semblerait que le tirage au sort ne soit pas le seul problème : mais plutôt qu’en cas de victoire israélienne, les représentants de ces pays devraient se tenir aux côtés des israéliens.

En Egypte, les partisans de cette ligne considèrent que la compétition face à Israël reviendrait implicitement à une forme de ‘normalisation avec l’entité sioniste’.

Un membre du conseil d’administration des directeurs du club de football égyptien nommé Zamalek a d’ailleurs insisté sur le fait qu’il y ait de grandes chances pour que des joueurs égyptiens rencontrent des israéliens et qu’il s’agissait donc d’un enjeu politique: ses consignes étant bien claires « aucun Egyptien ni aucun arabe ne devrait participer à la compétition contre Israël malgré l’existence d’accords internationaux entre ces pays ».

Cependant, cette déclaration ne reflèterait pas la posture officielle du conseil d’administration puisque son directeur, Ahmed al-Fuli, a lui-même déclaré lors d’une interview : « nous avons donné pour consigne aux membres de la délégation égyptienne de participer à tous les matchs face aux israéliens. La discipline olympique est très claire à ce sujet : tout Etat qui déciderait de se retirer de la compétition se verrait suspendu et pourrait faire l’objet d’une interdiction de participer aux futures compétitions ».

Ce débat est également au cœur de l’actualité en Algérie puisque le directeur du comité olympique a nié lors d’une conférence de presse que le gouvernement algérien ait ordonné à ses athlètes de boycotter les matchs avec les athlètes israéliens. Il dit d’ailleurs avoir été contacté par un membre du Comité International Olympique lui demandant des précisions sur ce dit-boycott. Selon lui, « la décision de participer ou non à la compétition face à Israël n’est pas individuelle. Si un athlète décide de boycotter un athlète israélien, il doit en assumer les conséquences ».

De l’autre côté, Haled Bin Ismail, directeur du comité algérien pour le combat contre ‘l’expansion sioniste et la normalisation avec Israël’ a indiqué qu’ « en cas de compétition entre algérien et israélien, une hypothétique victoire israélienne embarrasserait l’Algérie puisque qu’il faudrait se montrer côte à côte sur le podium et saluer le drapeau israélien », signe d’une reconnaissance de l’Etat d’Israël selon lui.

En ce qui concerne l’Iran, rien ne bouge. Les athlètes iraniens sont tout simplement interdit de concourir face à leurs homologues israéliens.

En tous cas, ce possible boycott des athlètes israéliens contribue à raviver  l’indignation en Israël après le refus d’accorder une minute de silence en mémoire des victimes du massacre aux JO de Munich en 1972 lors de la cérémonie d’ouverture des JO.

Marion Bernard


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