Rupture Fatah-Hamas : La ligue arabe fait taire Abbas

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Le président palestinien Mahmoud Abbas a été interrompu dans son discours dimanche 7 septembre au Caire, alors qu’il condamnait le rôle du Hamas dans le récent conflit à Gaza et menaçait d’annoncer une rupture avec le mouvement islamiste. Abbas s’était rendu dans la capitale égyptienne à l’occasion d’une réunion d’urgence des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe.

Seulement 30 secondes après le début de son discours qu’il avait commencé en mentionnant le “coup” par lequel le Hamas été arrivé au pouvoir en 2007 à Gaza, un membre de la Ligue arabe lui a tendu une note l’invitant à interrompre son discours jusqu’à ce que les journalistes aient quitté la salle. La peur de l’utilisation de cette réunion de la Ligue arabe comme plateforme pour annoncer une rupture avec le Hamas semble avoir été à l’origine de cette décision, bien qu’aucune raison n’ait été communiquée.

Cette interruption est intervenue le lendemain d’une conférence de presse donnée par Abbas aux médias égyptiens, où il avait laissé entendre qu’il pourrait revenir sur l’alliance entre le Fatah et le Hamas.  “Nous n’accepterons pas de partenariat avec le Hamas si la situation reste ainsi à Gaza où un gouvernement parallèle de 27 membres gouverne le territoire”, a-t-il déclaré selon un communiqué diffusé par l’agence de presse palestinienne Wafa.

Le Fatah et le Hamas avaient signé le 23 avril 2014 un accord de réconciliation qui avait abouti le 2 juin à l’établissement d’un gouvernement d’union nationale. Le président palestinien a cependant souligné que ce gouvernement d’union n’avait pas d’existence dans les faits, Gaza étant toujours entre les mains des cadres du Hamas, ces derniers sapant les efforts des 17 ministres-technocrates du premier ministre de l’Autorité palestinienne Rami Hamdallah de véritablement gouverner sur l’ensemble de la Palestine et y compris sur Gaza.

Abbas a également ridiculisé la prétention du Hamas à être sorti gagnant du dernier conflit à Gaza. “De quelle victoire parlent-ils?” se référant au bilan humain du côté gazaoui. Il a souligné que le Hamas avait finalement accepté le même accord de cessez-le-feu proposé par l’Egypte au début de l’opération Bordure Protectrice, lorsque le nombre de morts s’élevait à 180 personnes.

Il a finalement conclu que “Si le Hamas n’acceptait pas l’établissement d’un seul Etat palestinien avec un seul gouvernement (…) il n’y aurait pas d’accord valable possible”.

Abbas a de même demandé que l’Autorité palestinienne soit la seule entité habilitée à décider de mener une guerre contre Israël ou à signer un accord de paix avec lui.

Le Hamas a de son côté dénoncé dans un communiqué des allégations “fausses, sans fondement et injustes à l’égard de notre peuple”.

 


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