La découverte d’Israël par des responsables socialistes

La decouverte d Israel par des responsables socialistes

Deux responsables socialistes nous livrent leurs impressions suite à leur voyage en Israël.

 

En février dernier, une délégation de jeunes militants, élus de gauche et collaborateurs parlementaires s’est rendue en Israël à l’invitation de l’Ambassade d’Israël à Paris. L’occasion pour eux de découvrir ce pays et de forger une opinion sur la situation de cette partie du monde.

Pourquoi se rendre dans ce pays, qui plus est à l’invitation de son ministère des affaires étrangères ? Pourquoi aller là-bas alors que nos médias semblent saturés d’informations sur cette région du monde et qu’il nous semble tout savoir de ce qui s’y passe ? La question se pose. Pourquoi Israël ?

Visiter Israël, d’abord parce que (presque) tout ce qu’on en connaît, c’est cet interminable conflit territorial qui voit s’affronter Palestiniens et Israéliens. Et il faut se rendre sur place pour se rendre compte de l’exiguïté du territoire, de la faiblesse des distances. La superficie d’Israël, des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza est quasiment équivalente à celle de… la région Bretagne ! Il faut à peine une heure de route pour rejoindre le nord de la bande de Gaza depuis Tel Aviv. Dans ces conditions, on ne peut que s’étonner des dimensions prises dans notre espace médiatique par un si petit territoire. On se surprend à voir deux peuples coexister ainsi et, même, à travailler ou prendre les transports ensemble. La division de la classe politique sur les modalités de résolution de cette question est inquiétante. Et on comprend surtout la brûlante question de la sécurité pour les Israéliens quand des tirs de roquettes peuvent si vite atteindre les plus grandes agglomérations du pays.

Visiter Israël pour se rendre compte de ce qu’est l’organisation sociale d’un pays menacé en permanence par le terrorisme.

Visiter Israël, c’est aussi découvrir toutes les initiatives plus ou moins visibles qui contribuent à rapprocher les deux peuples. Premier exemple : le Peres Center for Peace, créé par l’ancien Président de la République, intervient sur plusieurs champs dont l’éducation à la paix des enfants et des jeunes, par le biais du sport, de la culture ou de la technologie. Autre illustration : Save a child’s heart, une ONG basée en Israël qui soigne les enfants atteints de malformation cardiaque. Elle est l’occasion de faire collaborer étroitement et quotidiennement des médecins israéliens et palestiniens. Enfin, dans un autre registre, la chaîne i24 News, créée par notre compatriote Patrick Drahi, joue d’une certaine manière un rôle dans ce rapprochement, grâce à sa diffusion en arabe, anglais et français. C’est désormais un des outils du soft power israélien.

Visiter Israël pour se rendre compte des difficultés à maintenir la cohésion d’une population construite sur un modèle multiculturaliste.

Visiter Israël, enfin, pour voir que la vie de ses habitants n’est pas toute entière tournée vers la question palestinienne mais qu’elle est aussi animée par l’envie de créer, de construire, d’inventer. Que n’a-t-on déjà dit sur la « start-up nation » ? A n’en pas douter, ce sentiment de précarité et d’insécurité se révèle être un formidable moteur d’innovation. Les citoyens français que nous sommes voient tout le potentiel de développement partagé pour nos deux pays : la présence d’une importante communauté française en Israël constitue un exceptionnel atout. Notre pays a aussi beaucoup à apprendre de cet écosystème vertueux qui permet la création d’entreprise, dans un environnement de recherche et de développement dynamique.

Visiter Israël, pour affirmer notre liberté d’aller où nous voulons, sans céder à la pression de ceux qui ont l’indignation sélective et classent arbitrairement les pays en fonction d’une prétendue « fréquentabilité ».

A l’issue de ce séjour très politique, la compréhension de ce pays a progressé, de ses atouts et difficultés, sans en avoir toutefois saisi toute la complexité. Alors, pourquoi Israël ? Pour se rendre compte qu’un espoir de paix est possible, qu’une solution à deux Etats est une voie raisonnable, que les relations franco-israéliennes peuvent être encore plus fortes, à condition de mieux se comprendre et de faire confiance à la société civile.

 

Ben-Hur Kabengele, secrétaire de section PS le Perreux sur Marne
Yassir Hammoud, ancien secrétaire de section Chapelle Goutte d’Or (Paris 18ème)


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