Israël seul volontaire pour sauver le Jourdain de l’assèchement

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Il figure dans la Bible comme l’une des frontières de la Terre Promise aux Hébreux menés par Moïse. Le Jourdain, Nehar haYarden qui veut dire en hébreu  la Rivière de la Peine, vit en effet des heures difficiles. La pollution s’installe et gagne du terrain de part et d’autres des terres jordaniennes et israéliennes. En outre, les eaux du fleuve qui prennent afflux depuis les montagnes libanaises et se jettent dans la mer Morte tendent à stagner.

Mais les choses sont sur le point de changer… Grâce aux grands travaux de dessalement et de recyclage des eaux entrepris par les Autorités israéliennes en charge des eaux, le volume d’eau saine et limpide ne fait qu’augmenter. De quoi redonner ses lettres de noblesses à un fleuve qui aurait vu naitre le Christ…

Au plein milieu de terres arides et poussiéreuses, sous un soleil chaud de 40℃, Ramon Ben Ari, président de l’Autorité d’évacuation des eaux du Jourdain israélien du Sud, a découvert un endroit où l’eau du fleuve jaillissait autrefois sur des centaines de mètres lorsqu’il y avait une crue.

Aujourd’hui, après des années d’extraction des eaux du Jourdain pour l’irrigation et l’eau potable, le Jourdain s’écoule toujours aussi paisiblement depuis la Mer de Galilée (Lac de Tibériade) jusque la mer Morte. Mais le fleuve a perdu considérablement en épaisseur : le Jourdain n’est plus large que de quelques mètres, visibles a l’œil nu.

“Cela représente 5% de ce qui s’écoulait autrefois” dit Ben Ari, un des dirigeants du projet de réhabilitation du fleuve. “Vous pouvez traverser les deux rives à pied sec sans aucun problème”.

“Régler notre dette à la nature”

Presque la majeure partie de la source des eaux du Jourdain est détourné par la Syrie, la Jordanie et Israël avant même qu’elle n’atteigne le Sud.

Mais pour la première fois dans son histoire, l’Etat d’Israël –deux ou trois fois plus aride que les Etats voisins et qui se bat contre la sécheresse depuis sa création il y a 64 ans- a enfin un excédent en eau par rapport aux autres.

Cet excédent d’eau miraculeux n’aurait bien entendu jamais pu exister sans les investissements massifs ces dix dernières années dans les infrastructures aquatiques du pays .Israël réutilise 75% de ses eaux usées, essentiellement dans l’agriculture. Pour l’an prochain, 85% de l’eau potable israélienne proviendra des centres de dessalement.

Le gouvernement israélien a choisi de mettre ce surplus d’eau à bon escient pour rénover tous les fleuves du pays. Le Jourdain figure, naturellement, en premier sur la liste.

Environ 150 million de mètres cubes d’eau seront “rendus” aux fleuves israéliens chaque année, a annoncé il y a quelques jours Uzi Landau, Ministre de l’Eau et de l’Energie.

“Ainsi, dans dix ans, nous aurons réglé notre dette à la nature”, dit-il.

Un lieu dédié aux touristes

Un des avantages directs de ce projet sera une augmentation du tourisme dans la région. Le tourisme, en croissance exponentielle en Israël  profitera aussi aux autres pays de la région.

Plus de 300 000 touristes par mois visitent les rives du fleuve, et près de la moitié d’entre eux font partie des Pères Pèlerins (premiers groupes de colons britanniques puritains ayant fonde le Massachussetts et plus globalement les Etats-Unis d’Amérique), a déclaré le ministre du Tourisme, Stas Misezhnikov.

“Les Pères Pélerins fondent leur voyage en Terre Sainte sur l’eau. Lorsque le Jourdain sera réhabilité, cela leur donnera une raison de plus de poursuivre leur mouvement vers Israël”.

Des chrétiens du monde entier se rendent sur les rives du Jourdain afin de procéder au rite du baptême. Les cérémonies seraient gravement en danger si les eaux du Jourdain ne connaissent pas rapidement un traitement de purification.

Le gouvernement prévoit ainsi un plan de 10 millions de dollars pour nettoyer la vallée du Jourdain et y développer par là même, un lieu dédié aux touristes qui comptera des chambres d’hôtes ou chez l’habitant, le long des rives du fleuve…

Dernier obstacle : certains endroits sur les rives sud du fleuve, vers la frontière israélo-jordanienne contiennent encore des mines laissées pour compte après des années de conflit. En effet, en 1994, les deux pays ont signé un traité de paix qui, depuis, bénéficie énormément à tous les peuples de la région…


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