Asaf Avidan, le poète à la voix d’ange

AAvidan

AsafAvidan 

Asaf Avidan est un phénomène musical. Le chanteur israélien, comparé à Janis Joplin, Jeff Buckley et Leonard Cohen, se produit à Paris les 22 et 23 septembre prochains dans la mythique salle de l’Olympia. 

Qui n’a pas fredonné l’entêtant refrein « One day baby we’ll be old, oh baby we’ll be old » ces derniers mois? Beaucoup auront pensé que la frêle voix qui se pose sur ce morceau est celle d’une femme, mais c’est bien celle d’un jeune Israélien de 33 ans. 

Après une jeunesse passée en Jamaïque, en Chine et à Jérusalem auprès de parents diplomates, Asaf Avidan commence une carrière de cinéaste d’animation avant de se consacrer à la musique. Il change de vie après une rupture amoureuse qui sera le point de départ de son premier enregistrement de six chansons, intitulé Now That You Are Leaving en 2006. Immédiatement encensé par la critique, Asaf Avidan recrute un groupe de quatre musiciens, the Mojos, et enregistre deux albums – The Reckoning (2007) et Poor Boy/Lucky Man (2009)- grâce auxquels il se voit couvert de récompenses. Le chanteur participe à plusieurs grands événements comme la soirée de clôture du festival de Cannes en 2010, le concert homme à The Who au Carnegie Hall de New York la même année, et à de nombreux festivals à travers le monde.

En novembre 2010, le groupe sort un troisième album-concept intitulé Through The Gale qui raconte l’histoire du voyage aveugle d’un capitaine et de son équipage à la recherche de l’immortalité. Ils finissent par comprendre qu’une vie sans mort est dépourvue de sens.

En 2011, Avidan décide d’entamer une carrière solo en fondant son propre label. Il se décrit lui-même comme un être très renfermé sur lui-même qui, paradoxalement, rencontre un succès grandissant à mesure qu’il creuse sa propre introspection : « Comble de l’ironie, plus je me renferme en moi-même, et plus les gens sont attirés par ma musique. » 

L’artiste dit écrire dans un but presque « thérapeutique » : « Je ne savais pas jusqu’où ça pouvait aller et je ne savais pas si c’était bien. C’est lors d’un concert à Tel Aviv que les gens ont levé la tête, que je captais leur attention, que je l’ai réalisé. La musique est une cure pour moi. » Il se définit comme un « chirurgien-songwriter » qui se montre à nu à travers ses textes. 

Entre folk, punk rétro-futuriste, et reggae, Avidan possède un style unique qu’il polit avec soin à l’aide de son partenaire, le batteur et producteur Tamir Muskat. 

Un artiste à écouter avec attention, afin de percevoir son univers âpre, poétique, fébrile. Un univers qui lui ressemble car il est tour à tour aussi léger qu’une comptine et aussi dense et émouvant qu’une prière.

 

Lise Barembaum

 


Commenter cet article

commentaires jusqu'à présent. Ajouter le votre