“Face au terrorisme, surtout il ne faut pas paniquer”

GIGN france expert israélien

L’expérience israélienne face aux attentats terroristes se manifeste autant au travers de la gestion des situations d’urgence médicales que dans la mise en place de mesures de sécurité pour prévenir ces attentats.

Un ancien lieutenant-colonel des services du renseignement militaire israélien, Yoram Schweitzer, expert dans la lutte contre le terrorisme affirme « Face au terrorisme il ne faut surtout pas paniquer. » Aujourd’hui, au sein de l’Institut pour les Etudes de la Sécurité Nationale à Tel Aviv, il dirige le département «Lutte contre le terrorisme». Il explique comment malheureusement Israël a réussi à réduire le risque d’attentat à presque zéro. Si aujourd’hui les attaques ne se font QUE à la voiture bélier et au couteau c’est en partie grâce aux mesure de sécurité. « Nous ne sommes pas des magiciens, c’est après un tsunami de kamikaze en Israël qu’on a réussi à développer des méthodes permettant de réduire le risque de kamikazes à presque zéro. »

Il continue « nous sommes repartis du début en reconstituant la chaîne de production à partir des recruteurs jusqu’au chef opérationnel, les experts en explosifs et les kamikazes eux même qui sont en bout de chaîne. Il faut prendre des mesures pour mettre des obstacles à chaque étape. » Il explique également qu’un élément clé dans ce genre de crise est « de réduire les liens entre les différents services des forces de l’ordre pour réagir plus vite. »

Jean Michel Fauvergue Raid attaque français

Crédit : Fred Dufour

Le commandant français, Jean-Michel Fauvergue, confie « les techniques d’intervention utilisées lors du RAID à Saint-Denis mercredi dernier sont notamment des techniques israéliennes pour essayer d’avoir le moins de dégâts possible face à un Kamikaze. »

En Israël, ils en ont abouti au fait qu’il s’agit surtout d’une « guerre fondée sur le renseignement de toute nature.» En France, une loi sur le renseignement a été votée l’an dernier pour effectivement améliorer les services de renseignements et les rendre plus efficaces dans la lutte contre le terrorisme.

La méthode préconisée n’est pas une « méthode miracle » il s’agit d’un travail de longue haleine. Il explique « nous menons la guerre sur deux fronts principaux, à l’intérieur il faut travailler avec les chefs des communautés locales pour prévenir tout type de radicalisation, également travailler avec les familles. C’est une combinaison de mesure. » Mais évidemment la guerre se mène aussi à l’extérieur continue Yoram Schweitzer, « il faut faire des frappes aériennes ciblées et que l’occident soutienne les unités spéciales sur place et les pays arabes de la coalition. Il faut aussi équiper les combattants locaux. »

Il rappelle l’autre élément majeur dans cette guerre « les terroristes utilisent la population humaine comme bouclier humain donc contre ce type d’ennemi c’est une guerre très sophistiquée fondée sur le renseignement, des unités spéciales avec le soutien aérien. »

D’autres méthodes sont mises en place : partout dans le pays des portiques détecteurs de métaux sont à l’entrée des centres commerciaux, aéroports et des agents de sécurité armés sont présents dans la plupart des lieux publics et événements publics.

Les israéliens sont vigilants en permanence, sans pour autant entrer dans une psychose infernale. Un israélien affirme « nous ne vivons pas cela comme des contraintes mais le prix à payer pour notre liberté. »  


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