Paris Match et objectivité : ça ne fait définitivement pas bon ménage

Le conflit israélo-palestinien fait vendre, c’est une certitude. Pourtant, les victimes de cet antagonisme qui dure depuis 67 ans ne s’élèvent qu’à 60 000 personnes de parts et d’autres, soit bien moins de 1% des victimes de l’ensemble des guerres au Moyen-Orient durant cette même période.

Et oui, au moindre soubresaut, au moindre mouvement suspect, la presse en fait ses choux gras.

Nouvel exemple cette semaine avec un article de Paris Match paru il y a bientôt deux semaines et consacré à la “menace des extrémistes en Israël”. 

Ce “reportage” si on peut appeler cela ainsi n’a aucun auteur et les photos qui l’illustrent ne sont pas référencées. Résultat, on a des photos, certes réelles, mais sans la moindre source, sans le moindre indice sur le photographe et l’auteur du texte en légende. Pas très journalistique tout ça non ?

Israel

ParisM

Consacrer 4 pages aux tueurs de la Gay Pride et du bébé palestinien de Douma, c’est bien. C’est même essentiel.

Consacrer ne serait ce qu’un article objectif aux victimes des attaques terroristes palestiniennes de ces deux dernières semaines dernier ça aurait été encore mieux.

Les victimes de ces actes tragiques méritent mieux, beaucoup mieux, qu’une récupération, qu’une instrumentalisation haineuse ne visant au fond qu’à faire vendre un peu plus de papier.

Bon on sait bien que Paris Match, neutralité et objectivité ne font pas bons ménages. C’est bien ce magazine, qui lors de l’assassinat de la famille Fogel, s’était empressé d’accabler d’obscurs “travailleurs étrangers” ainsi que les “colons israéliens”. 

Le titre de l’article, “Cisjordanie : Une famille assassinée dans son sommeil” parle de lui même. Pas de référence à sa judaité (chut ! ça pourrait être trop dur à admettre), ni aux motivations ou aux origines de leurs assassins (pourquoi ne pas prendre les mêmes précautions dans le cas de l’extrémisme juif ?). 

Pas de référence au terrorisme palestinien (alors que les assassins des Fogel, vivant d’un village arabe environnant ont été retrouvé peu après), pas d’évocation de l’extrémisme d’un certain islam radical. Après tout, si ce crime terrible s’est produit, c’est bien qu’ils le méritaient ces satanés colons, voleurs de terre et oppresseurs perpétuels.

Pourquoi ne pas avoir fait d’article là-dessus ?

Pourquoi ne jamais pointer du doigt la terreur islamiste lorsque celle-ci frappe ?

Y’aurait-il des victimes plus légitimes que d’autres ?

C’est également un papier de Paris Match qui figure en très bonne position parmi les nominés de l’article le plus bidonné durant le récent conflit à Gaza. 

Un article du reporter free-lance Fréderic Helbert publié le 7 août 2014, intitulé « A Gaza, la maison de l’horreur”, prétendait en effet expliquer l’assassinat de 7 palestiniens dans une maison de Khouza’a dans la bande de Gaza durant l’opération Bordure protectrice.

Problème, l’équipe de Cool Israël a vérifié et il y a comme qui dirait quelques lacunes. Quelques lacunes considérables qui auraient de quoi froisser un tout petit peu (non, en fait plutôt beaucoup) la déontologie de la profession. 

On peut aussi parler de ce “photojournaliste”, Sébastien Leban qui se plaît à déverser sa détestation d’Israël dans des articles truffées d’erreurs factuelles et ouvertement partisans. Qui d’autre que Paris Match pour reprendre ces reportages plus que douteux ?

Après une telle démonstration du manque d’objectivité de Paris Match, on ne peut que humblement conseiller à ce magazine pseudo-journalistique de se concentrer sur les extrémismes en France.

Il y a déjà pas mal à faire, entre les 1 500 djihadistes français en Syrie, les profanations de cimetières, la montée de l’antisémitisme ou encore le refus de certains élèves d’apprendre l’histoire de la Shoah dans les écoles.

Personne n’a de leçon à donner, mais la partialité niant la réalité des faits demeure trop importante pour ne pas être pointée du doigt.

Pourquoi ne pas commencer par dénoncer ce qu’il se passe chez soi avant d’aller voir chez les autres ?

Ca serait il est vrai le début de la rédemption… journalistique. 

 


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