Littérature : Aharon Appelfeld, cent ans de solitude juive

L’écrivain Aharon Appelfeld à l’honneur dans “Aharon Appelfeld, cent ans de solitude juive”, par Michèle Tauber

Aharon Appelfeld : cent ans de solitude juive est un essai sur les nouvelles que l’écrivain a publiées au tout début de sa carrière.

Le public francophone n’a pas accès à ces textes, environ une centaine dont cinq en tout et pour tout ont été traduits en français à travers deux revues et anthologies. Il s’agit donc de présenter la variété des thèmes qui vont fournir à l’écrivain le socle de toute son oeuvre romanesque future : les personnages et motifs de la vie juive en Europe orientale entre le xixè et le xxè siècle, les langues à travers lesquelles évolue Appelfeld lui-même et dans lesquelles s’expriment ses personnages et enfin son Ars Poetica, son langage poétique qu’il développe à travers divers éléments de la nature.

La langue hébraïque qu’Appelfeld a forgée d’une façon très personnelle est au centre de cette étude : il s’attache à sculpter la langue dans ses pleins mais surtout dans ses manques. Son admiration pour la langue de la Bible le mène à forger une langue tout en retenue et en même temps imprégnée d’une musique intérieure et de couleurs inédites dans la littérature hébraïque. D’autre part la quête de la mémoire qui occupe une place centrale dans l’oeuvre romanesque jusqu’aujourd’hui est présente dès les premières nouvelles.

Les langages de la mémoire se reflètent métaphoriquement dans les langages de la nature ciselés par l’écrivain : l’eau, la forêt, le gel représentent autant de langages diff érents et dans le même temps entrelacés les uns aux autres. La première partie de l’ouvrage intitulée : « Entre mémoire et oubli » est consacrée aux lieux de vie des Juifs en Europe orientale, leurs traditions, leurs croyances, leurs relations avec les Chrétiens, la quête ou le refus de leur identité et la mémoire collective et individuelle. La seconde partie présente tout d’abord le palimpseste des langues de l’écrivain : sous l’hébreu, les langues de l’enfance, suivi de la symbolique des langages à laquelle se réfère Appelfeld tout au long de ses romans. L’essai s’achève avec un chapitre sur les influences littéraires qui ont marqué Appelfeld (la Bible et Kafka) suivi d’une ouverture sur les romans à partir des motifs analysés dans les nouvelles.

Michèle Tauber enseigne la littérature hébraïque moderne et contemporaine à Paris 3-Sorbonne Nouvelle. 

Dimanche 10 mai à 11h 30 : entretien avec Mano Siri Café des Psaumes, 16 ter rue des Rosiers – Paris IVè – M° Saint-Paul

Mardi 19 mai à 20h 30 : Synagogue Adath Shalom, 8 rue George-Bernard Shaw – Paris XVè – M° Dupleix

Mardi 26 mai à 19h : Librairie Shir Hadash : Librairie du Temple, 1 rue des Hospitalières Saint Gervais – Paris IVè – M° Saint Paul

Présentation de deux ouvrages :

  • Aharon Appelfeld : Les partisans, Editions de l’Oliver, traduit par Valérie Zenatti.
  • Michèle Tauber : Aharon Appelfeld, cent ans de solitude juive, Editions Le Bord de l’eau.

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