BDS-croquerie : la face cachée du boycott d’Israël

BDS

Alors que le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) souffle sa dixième bougie, il nous parait nécessaire de mettre en exergue les divers mensonges, fruits d’une obsession dangereuse envers Israël, que ce mouvement ne cesse de répéter dans l’objectif de leurrer le monde. Dès lors, nous vous proposons un bilan de ses échecs successifs. Bien loin des idées reçues, soulignons également que les premières victimes de ce boycott sont en réalité les palestiniens eux-mêmes.

Le mouvement BDS est né d’une campagne internationale appelant au boycott d’Israël notamment économique (récemment médiatisé avec “l’affaire SodaStream”) et politique. A l’initiative d’Omar Barghouti, fervent défenseur de la solution à un Etat, le mouvement BDS et ses appels au boycott sont toutefois bien loin de faire l’unanimité auprès des Palestiniens et de leurs leaders. Mahmoud Abbas s’est ainsi opposé au boycott intégral des produits israéliens tout en soutenant celui des produits issus des implantations. Et pour cause, les relations (diplomatiques, sécuritaires et économiques) entre Israël et les Territoires palestiniens sont primordiales. Il est d’ailleurs important de souligner que le boycott, tant désiré par le BDS, nuit directement à l’économie palestinienne et aux Palestiniens, et ne tient absolument pas compte des données économiques. La fermeture de SodaStream, déplacé au sud d’Israël, a par exemple coupé des centaines de Palestiniens de leurs emplois alors qu’ils étaient payés entre trois et cinq fois plus que le salaire local en vigueur. Aussi, rappelons que bien loin de l’exploitation revendiquée par le BDS, les conditions de travail des Palestiniens employés par des Israéliens en Cisjordanie ne sont dans l’ensemble absolument pas discriminatoires. Faisons également parler les chiffres : en 2012, les ventes israéliennes vers l’Autorité palestinienne ont été de 4,3 milliards de dollars, environ 5% des exportations israéliennes, soit moins de 2% du PIB israélien, selon la Banque d’Israël. En 2012, les ventes palestiniennes vers Israël représentaient environ 81% des exportations. Les achats palestiniens depuis Israël représentent également deux tiers des importations totales palestiniennes, soit 27% du PIB palestinien. Une telle asymétrie des flux commerciaux souligne à la fois la dépendance économique des Territoires palestiniens vis-à-vis d’Israël et également l’impact négatif qu’un boycott des produits israéliens peut avoir sur l’économie palestinienne.

Récemment, une commission palestinienne a lancé une nouvelle campagne de boycott des produits israéliens. Une descente de militants dans les épiceries de Ramallah, parsemée parfois de violence, a eu lieu pour faire respecter cette décision. Jusqu’alors, le boycott peinait à se mettre en place dans les Territoires palestiniens. Selon une information de Haaretz, le BDS tente également de faire annuler par l’Autorité palestinienne un contrat d’achat de gaz naturel à Israël, signé entre les compagnies Palestine Power Generation et Delek-Noble Energy. Autant de décisions qui impacteront bien plus encore l’économie palestinienne et les palestiniens.

Au-delà du boycott économique et politique d’Israël, ce mouvement appelle également à exercer diverses pressions académiques, sportives et culturelles. Récemment, le BDS a convaincu une centaine d’artistes (écrivains, acteurs et musiciens) au Royaume-Uni en faveur d’un boycott d’Israël. La paix ne se fera pourtant pas sans les intellectuels, universitaires et les hommes de culture qui œuvrent au rapprochement des peuples. D’où l’absurdité du boycott intégral prôné par le mouvement BDS qui n’hésite pas à vanter les bienfaits d’une punition collective qui en réalité n’est qu’un leurre. D’ailleurs, en appelant au boycott intégral d’Israël (des produits, des universitaires, des échanges culturels etc.), il semble que tout ce qui est israélien serait coupable. Est-ce l’existence même d’Israël qui est un crime à leurs yeux ? Prendre le parti de la censure, de la séparation et de la haine est une hérésie là où il faudrait, au contraire, lutter pour la paix, la coexistence et le dialogue. De plus, la critique ne doit pas forcément impliquer le rejet de l’autre, ici des Israéliens. D’autant que le traitement réservé à Israël ne s’applique étonnement à aucun autre Etat au monde, avec la même obsession et virulence (où sont les mobilisations contre les exécutions extrajudiciaire à Gaza ou encore contre les massacres en Syrie ?). L’indignation est-elle donc à sens unique ? Que retenir de cette conscience collective sélective ? Certain y voit une forme d’antisémitisme, cachée derrière un antisionisme exacerbé et obsessionnel.

Il faut également rappeler qu’en France deux fondements juridiques permettent de poursuivre des appels au boycott qui sont discriminatoires au regard du droit français : la loi de 1881 sur la presse et le code pénal (article 225-2). La «circulaire Alliot-Marie», de février 2010, souhaite également donner «une réponse cohérente et ferme […] aux appels au boycott des produits israéliens» fondés sur la discrimination envers une nation ou une race. Enfin, en novembre 2013, la cour d’appel de Colmar affirme que: «La provocation à la discrimination ne saurait entrer dans le droit à la liberté d’opinion et d’expression dès lors qu’elle constitue un acte positif de rejet, se manifestant par l’incitation à opérer une différence de traitement à l’égard d’une catégorie de personnes, en l’espèce les producteurs de biens installés en Israël». Ces décisions récentes soulignent avec force les échecs du mouvement BDS qui, contrairement aux dires de ses partisans, relève moins de la défense de la liberté d’expression que d’une incitation constante à la haine et à la discrimination.

Soulignons tout de même qu’au regard de cette illégalité, il est étonnant que certaines mairies, collectivités territoriales, continuent d’accueillir des événements organisés par le BDS appelant directement au boycott d’Israël et prônant une discrimination totalement illégale.

Et bien sûr, il y a aussi la question de l’antisémitisme. Si le boycott d’Israël n’est pas en soi antisémite, cette diabolisation obsessionnelle génère une atmosphère dangereuse et hostile où tout ce qui est lié à Israël (fantasmé ou réel), voire l’idée même de l’existence de l’Etat d’Israël, serait toxique. Cela est d’autant plus inquiétant au regard de la hausse des actes antisémites en France et plus globalement en Europe. La campagne BDS est d’ailleurs souvent relayée par des sites antisémites et s’accompagne parfois de dérapages antisémites. De plus, l’objectif de délégitimation d’Israël du BDS est à peine caché puisque son créateur, Omar Barghouti, écrit dans son livre intitulé boycott, désinvestissement, sanctions: “Il ne s’agit pas de remettre en cause l’occupation militaire israélienne ou le déni du droit des réfugies, mais tout le système d’exclusivisme raciste du sionisme”. Nul besoin de rappeler également que la haine incontrôlée d’Israël entraîne la haine des Juifs.

Enfin, les 10 ans du mouvement BDS coïncide précisément avec les 10 ans de la semaine anticoloniale, point de rencontre de la gauche radicale. Il n’y a évidemment pas de hasard… En déniant la réalité du “nouvel” antisémitisme culturel ancré notamment au sein de nombreuses familles musulmanes où les stéréotypes et préjugés envers les Juifs sont extrêmement présents, cette gauche relativiste (voir l’article de Serge Kaganski Après Charlie : quelles gauches ?) est en partie responsable du climat délétère de notre société actuelle. Sur fond d’antisionisme exacerbé, ses militants dénoncent fermement le racisme tout en se gardant bien de réagir face à l’antisémitisme provenant du monde arabo-musulman. Dans cette logique, ils soutiennent inconditionnellement le mouvement BDS, devenu le versant politiquement correct de cette gauche relativiste dont seul l’Etat d’Israël est l’obsession.

Pour conclure, afin de prendre le contre-pied de certaines idées reçues (bien loin de soutenir la cause palestinienne, le BDS en réalité la dessert), nous tenions à dévoiler la face cachée et les mensonges disséminés par le mouvement BDS tout en soulignant l’illégalité du boycott en France. Ensemble nous devons à présent nous mobiliser contre ces armes indignes que sont le boycott, le désinvestissement et les sanctions prônées par le BDS, obsessionnellement obnubilé par Israël. D’autant que pour œuvrer en faveur de la paix, il est totalement contre-productif d’inciter à la haine.


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