François Hollande: son bras de fer digital contre l’islam radical

Hollande CRIF

L’islam radical usurpe la Toile pour répandre son venin digital (à la sauce antisémite)

D’aucuns se souviennent du témoignage de Léa, 15 ans, recueilli par le Nouvel Observateur en octobre 2014. La jeune fille confiait avoir été victime d’un harcèlement des hommes de Daech qu’elle n’avait pas vus venir et dont elle peine à guérir. Ses oppresseurs l’avaient identifiée grâce à son statut Facebook et cernée depuis cette même plateforme de messagerie instantanée. Interdite de sortie du territoire français, la jeune fille a subi les pressions du groupe terroriste qui lui ordonnait de perpétrer un attentat contre une institution juive.

A l’image de Léa, une adolescente bien rangée et innocente jusqu’au jour où elle est recrutée par l’Etat islamique qui jouit d’une présence bouleversante sur les plateformes numériques, de nombreux jeunes français, belges, anglais, entre autres, ont été victimes de la diffusion massive d’un islamisme radical en ligne. Statistiques du Ministère de l’Intérieur à l’appui, le rapport annuel du SPCJ sur l’antisémitisme recense tous les cas de violences en ligne rapportées, dont celui de Léa. Manifestement, l’islamisme intégriste et raciste, loin d’avancer masqué, s’accompagne toujours d’un antisémitisme et d’une haine d’Israël exacerbés.

Basé à Los Angeles, le Centre Simon Wiesenthal est un organisme international indépendant juif de défense des droits de l’homme parmi les plus importants au monde. En 2014, dans son rapport annuel sur le Terrorisme et la Haine Numérique, il a recensé à travers le monde plus de 30 000 sites, forums en ligne, et utilisateurs de réseaux sociaux qui utilisent Internet pour propager des discours de haine et promouvoir le terrorisme en ligne, soit 30% de plus qu’en 2013. « Aujourd’hui, Internet est devenu la scène de crime moderne. Preuve en est, partout où il y a matière à procès, Internet est impliqué. » confirme Cyrus Vance, le Procureur général de Manhattan et partenaire essentiel du Projet contre le terrorisme du Centre Wiesenthal.

Le rapport évalue également les hébergeurs internet les plus importants en fonction de leurs lots de portails numériques utilisés à des fins d’incitation à la haine et à la terreur. En 2014, Facebook s’en sort avec un B+ et Twitter récolte un déplorable D. Ces chiffres évoquent la facilité avec laquelle les internautes peuvent utiliser les réseaux sociaux pour véhiculer des idéologies néfastes et les diffuser instantanément à travers le monde, ce faisant atteignant un public des plus larges et parfois des plus vulnérables.

De même, dans une étude menée par l’Institut français Fondapol sur la perception de l’antisémitisme en France, Dominique Reynié, directeur général de la fondation pour l’innovation politique et Professeur à Sciences Po écrit : « Ces outils [numériques] offrent aux antisémites et aux racistes un statut d’extraterritorialité et, finalement, une impunité de fait, qui ne permet plus aux États de droit ni d’assurer la défense des valeurs humanistes ni de punir ceux qui se rendent coupables de les transgresser. » Jusqu’aujourd’hui, Internet offrait l’opportunité inédite de nuire, voire de détruire, en toute impunité.

Le terrorisme ne connaît pas de frontières

François Hollande l’a compris, l’islamisme radical, nourri à l’antisémitisme et à la haine d’Israël qu’il a rendu indivisibles, dissémine allègrement ses informations en ligne où il est susceptible de faire au moins autant de dégâts qu’au sol. Mieux que l’espace Schengen, le cyber espace, illimité et jusqu’ici peu contrôlé, en particulier sur les réseaux sociaux. Il existe pourtant un moyen de les corriger pour en faire les véhicules de nobles idées et redonner sa dignité à la Toile.

Dans son discours au 30ème dîner annuel du CRIF, François Hollande s’est adressé à son Président qui l’avait interpellé à ce sujet, de même qu’à tous les Français, à qui il promet d’inverser cette tendance indésirable: «Nous devons pourchasser la haine partout. Partout où elle se diffuse, partout où elle peut trouver un abri protecteur, notamment sur Internet. » Et de rappeler que protéger les Juifs, c’est protéger la République car l’antisémitisme n’est que la partie immergée du racisme.

Le gouvernement a enfin pris ses dispositions pour engager une lutte contre le terrorisme et la haine numériques car « il n’y a pas de haine virtuelle dès lors qu’elle se répand » poursuit le Président. Plutôt que de considérer Internet comme une planète autonome, le Président enjoint à prendre conscience de l’importance du contenu partagé en ligne où il n’est pas de commentaire inoffensif ou de photo anodine. Au contraire, notre activité digitale peut bel et bien faire l’objet d’une affaire pénale, souligne-t-il.

La France s’apprête à accueillir la Silicon Valley

Désormais, les propos racistes, antisémites, ou négationnistes ne seront plus du tout tolérés en ligne. Faisant écho à l’appel de l’UEJF et de l’Union des Anciens Déportés qui se sont indignés de l’absence de réaction étatique malgré un nombre considérable de commentaires faisant l’apologie du terrorisme après les attentats sur le territoire français, le Président appelle les géants d’Internet à participer à la régulation de la circulation de l’information numérique afin de ne pas se rendre complices du terrorisme digital. A ce titre, le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, récemment en visite dans la Silicon Valley, a initié, au nom du gouvernement français, une discussion sur l’examen des données numériques à caractère antisémite.

Les dirigeants de Google, Apple, Facebook, et Twitter se rendront en France en avril prochain pour décider de mesures concrètes destinées à endiguer le flot de paroles racistes et antisémites qui minent Internet et menacent de contaminer un large public. Avec l’aide des plus puissants dirigeants de la Toile, le Président prévoit « de conclure un accord sur le retrait des contenus illicites » et d’établir un cahier des charges pour lequel il promet de veiller à son exécution.

Avec ces nouvelles mesures de lutte anti-terroriste, osons parier que la France prend de l’avance sur le reste de l’Union européenne à l’heure où d’autres dirigeants, notamment Angela Merkel, conseillent aux populations juives locales de dissimuler leurs kippas aux abords des quartiers musulmans. Puisque le Président a mis du temps, espérons que ce nouvel élan sera suffisant pour bloquer ce marché de la haine virtuelle.

Même si elle affiche le taux d’activité le plus faible d’Europe sur les réseaux sociaux, la France s’élance courageusement dans un bras de fer avec les terroristes en amputant, ni plus ni moins, l’arme favorite de l’islam radical. En admettant que lesdites mesures soient adoptées et exécutées, ainsi la France, sous l’impulsion du Président et de son gouvernement, pourrait bientôt s’imposer en leader mondial dans la lutte contre le terrorisme digital.

Finalement, François Hollande pourrait bien réussir là où Barack Obama aura échoué. La réputation du Président des Etats-Unis va de mal en pis depuis qu’il s’est refusé à reconnaître le terrorisme pour ce qu’il est, comme le prouve son dernier discours du 5 février à Washington. Le Président français, au contraire, s’est résolu à ouvrir les yeux et à dénoncer le fléau du racisme qui, selon lui, touche toujours les Juifs en priorité, avant d’atteindre le reste de la communauté. Si comme le précise François Hollande, la réponse au terrorisme digital doit être internationale, elle pourrait bien entrer dans les archives en tant qu’initiative du gouvernement français.

En attendant que la France devienne une légende, veillons à ce que soient respectées les promesses de François Hollande…


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