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#MaikelInIsrael : que vient donc faire un blogger égyptien en Israël ?

“Nous devons distinguer entre le soutien des droits des Palestiniens et être anti-Israélien”, a déclaré Maikel Nabil Sanah à l’Université Hébraïque de Jérusalem, ce dimanche.

Sa conférence sur les relations historiques de l’Egypte avec Israël a attiré des centaines d’étudiants à l’Institut Harry S.Truman pour la Promotion de la Paix, et une cinquantaine d’étudiants ont été refoulés faute de place.

«Soutenir les droits de l’Etat palestinien ne signifie pas que nous devons refuser le droit d’Israël à exister”, a déclaré Nabil.

“Moi et mes amis avons compris que nous n’atteindrons pas la démocratie sans paix”, at-il expliqué. «Nos destins [d'Israël et de l'Egypte] sont liés. Tant que les dictatures et les gouvernements autoritaires utilisent la sécurité pour prendre nos droits et nos libertés chez nous, nous allons perdre nos droits à reculons, “a-t-il dit.

Etre en désaccord avec certains aspects fondamentaux de l’Etat ne signifie pas que les Egyptiens devraient remettre en cause le traité de paix vieux de 30 ans avec Israël, a-t-il souligné.

Nabil veut se concentrer sur la promotion d’un environnement propice à la démocratie naissante de l’Égypte, à croître et à prospérer. La démocratie ne peut se faire sans la paix et la stabilité, a-t-il dit, y compris la paix avec Israël.

“Je ne dis pas que je suis capable de faire une grande réussite, a déclaré Nabil, je veux juste ouvrir une porte pour les personnes comme moi, qui veulent se rapprocher de l’autre côté et traverser ces frontières et briser ces murs et essayez de provoquer un changement.”

Malheureusement, de nombreux militants arabes en Egypte et à Jérusalem sont furieux du soutien de Nabil pour Israël. Une douzaine d’étudiants ont tenté d’interrompre sa conférence dimanche, en criant: “Honte à vous!” ou encore “La révolution égyptienne te déteste!”

Nabil vit maintenant à Francfort, en Allemagne, où il étudie les sciences politiques en maîtrise. Il sait qu’il peut être dangereux pour lui de retourner en Egypte en raison de ses opinions politiques, mais est conscient qu’il pourrait aussi être assassiné en Europe.«Je ne me suis jamais senti en sécurité en Egypte et je ne serai jamais en sécurité tant que ce conflit existe», at-il dit. “Je comprends que j’ai brisé un tabou en venant en Israël … et en l’annoncant publiquement”. Il a fait la promotion de son voyage à travers les médias sociaux et a accordé des dizaines d’entretiens aux médias israéliens.

Nabil avait été arrêté le 30 Mars 2011, deux mois après la révolution du 25 Janvier place Tahrir où tout a commencé. Les partisans ont admis qu’il fait une «cible facile» pour la répression militaire en raison de son célèbre soutien pro-israélien. Douze jours après avoir été arrêté, un tribunal militaire l’a condamné à trois ans de prison pour “outrage à l’armée” et “diffusion de fausses informations”.

Il avait commencé une base de données en ligne pour garder une trace des exactions de l’armée égyptienne contre des civils pendant les manifestations. Après une grève de la faim, Nabil a été libéré le 24 Janvier 2012, avec 2.000 autres prisonniers. Depuis, il a beaucoup voyagé pour promouvoir sa foi en la démocratie égyptienne et a été nominé pour le Prix Nobel de la paix cette année.

Nabil a estimé que l’actuel Président égyptien Mohamed Morsi durera “un maximum de deux mois” parce qu’il a tellement peu de soutien public parmi les Egyptiens. Et il a dit être encouragé par les progrès de la communauté d’opposition en Egypte. «C’est un processus qui prend du temps … mais la communauté militante va dans la bonne direction “, a-t-il déclaré au Jerusalem Post.

Il a précisé que les militants qui ont été emprisonnés pour des crimes semblables de «blasphème» contre le gouvernement ou l’armée purgent des peines de plus en plus courtes. En 2010, un militant a été emprisonné pendant 4 ans, tandis que Nabil a servi 10 mois en 2011 et, récemment, un militant a été libéré après seulement quelques mois d’emprisonnement, ce qui est un autre signe de progrès.

Nabil affirme que son voyage en Israël est censé tendre la main au public israélien. “Nous ne pouvons pas aller de l’avant si vous refusez d’écouter ce que j’ai à dire», a-t-il déclaré aux manifestants antisionistes qui sortaient de la salle de conférence volontairement après que la foule les ait hués, juste avant que la sécurité n’ait menacé de les évacuer par la force.

«Je ne sais pas si nous y parviendrons, mais nous aurons essayé», a déclaré Nabil avant la conférence. «Nous n’avons pas d’autre choix, sauf à continuer d’essayer.”



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