Interrogé, retenu puis expulsé : mon très court voyage en Israël – Rue89

rue89_f

La semaine dernière, rue89 publiait un article intitulé “Interrogé, retenu puis expulsé : mon très court voyage en Israël“. Il s’agit du témoignage d’un homme qui s’est vu, à sa grande surprise, refuser le droit d’entrée en Israël. L’homme relate l’histoire de son interpellation depuis l’aéroport international Ben Gourion jusqu’à sa reconduite dans l’avion qui le ramena chez lui. Nous avons trouvé son histoire étrange, incohérente. C’est pourquoi nous avons décidé d’enquêter et de comprendre pourquoi, cette personne dont Rue89 cache le nom, est aujourd’hui, Persona non gratta en Israël.

Nous avons commencé par chercher dans son récit des éléments qui pourraient nous éclairer sur son passé.

Dès le premier paragraphe, “le touriste” nous explique pourquoi le douanier israélien fut alerté. Sur son passeport figure un “tampon du Liban”. La marque du passage dans un pays avec lequel vous êtes officiellement en guerre, ne peut que semer le doute auprès des responsables de la sécurité. Malgré cela, il ne semble pas que ce soit la raison principale du refus du laisser passer étant donné qu’Israël autorise même l’entrée de passeport “tamponné Iran” .

Activisme politique en Palestine, au Liban et au Honduras

Quelques lignes plus tard, l’individu relate quasiment chaque instant de son interrogatoire dans une petite pièce de l’aéroport. Il explique avoir déclaré au chef de la sécurité s’être déjà rendu en Israël  il y a quelques années “dans le cadre des campagnes civiles de protection du peuple palestinien”.

Lorsque la douane israélienne lui présente enfin de nombreux sites Internet faisant apparaître son activisme politique en Palestine, au Liban et au Honduras, l’homme ne nie pas. Affirmant être là  pour un “voyage touristique”, il assure “n’appartenir à l’heure actuelle à aucun parti, aucune organisation”.

Etant donnée ces informations, nous avons alors tenté de comprendre la raison pour laquelle l’Etat israélien a refusé cette personne sur son territoire.

La première chose que doit faire et qu’a d’ailleurs fait la jeune policière, est d’aller recouper les déclarations du “touriste”  avec les infos que l’on trouve sur google et c’est exactement ce que nous avons fait aussi ! (sans connaître ni son son ni son prénom).

La charte… 

Nous avons donc voulu en savoir plus sur ces fameuses “campagnes civiles de protection du peuple palestinien” qui selon lui l’avaient déjà amené à visiter le pays il y a quelques années. C’est alors que nous découvrons la charte du voyage en question que chaque participant est obligé de signer, et donc d’y adhérer. Voici donc les points essentiels de la charte :  (1) adhérer aux principes et objectifs de l’Appel, (2) rester solidaire en permanence, (3) participer à chaque réunion de groupe, (4)  être en cohérence avec les principes et objectifs de la Campagne, (5)  accepter les consignes générales données par l’hôte palestinien,(5)  respecter la pluralité des points de vue palestiniens.

Et puis, cerise sur le gâteau, le site offre des  instructions détaillées sur comment détruire l’économie israélienne par le boycott.

Ne nous voilons pas la face, inutile d’être un politologue avisé spécialiste du Moyen-Orient pour imaginer ce qui se cache derrière un individu capable de signer un document l’obligeant  à obéir au doigt et à l’oeil à un contrat politique et militant et de respecter l’organisation terroriste Hamas sous couvert de la “pluralité” des courants palestiniens. Difficile alors de croire  à sa déclaration ” je n’appartiens à l’heure actuelle à aucun parti, aucune organisation”. Même un enfant  aurait compris qu’il ne s’agit pas d’un simple “touriste” mais d’un activiste radical prêt à aller très loin pour défendre sa cause.

Chaque personne agissant ouvertement pour entraver les intérêts d’un pays, quel qu’il soit, prend le très grand risque de se voir refoulé à la frontière. Plus encore, lorsque cette personne appelle publiquement à isoler économiquement ce même pays du reste du monde. Les Etats-Unis, réputés pour leur fermeté, ont déjà interdit l’entrée sur leur territoire pour cause de tweets suspects.

Mais que croient-ils ?

Peut-être que Rue89 prétend qu’Israël, à ses frais, aurait dû offrir à ce “touriste” un séjour dans les Bahamas en échange… Ou peut être le loger dans un hôtel cinq étoiles vue sur mer le temps de la procédure.

Faire passer un activiste radical , déjà, par le passé, impliqué dans des tentatives visant à détruire une nation par l’isolement pour un “touriste” innocent  est le summum de l’hypocrisie.

Peut-être serait-il bon de rappeler à nos chers confrères de rue89, élevés au rang de site d’information digne de ce nom, que la France elle-même refoule sur son sol ceux qui prêchant ici ou là la destruction des peuples mécréants.  Il y a tous les jours des visiteurs du monde entier se rendant à Gaza, à Ramallah, et rares sont les refoulés. Ils affluent et circulent sans problème.

Ce genre d’article tendancieux incite à faire d’une anecdote isolée une généralité. Si nous manquons peut être d’ objectivité, que dire du dernier classement du célèbre Lonely planet qui élit Tel Aviv comme l’une des villes les plus plaisantes du monde pour les touristes.

En fait, l’Etat d’Israël devrait remercier Rue89. Car en le dépeignant comme un sombre pays – l’accusant même de “schizophrénie chronique” – avec un régime immonde expulsant ses touristes. Rue89 fait passer un message important à des centaines de radicaux : économisez votre argent, votre temps, et votre tranquillité d’esprit. Allez foutre le bordel ailleurs !

Commenter cet article

commentaires jusqu'à présent. Ajouter le votre