La « créativité pour la haine » des Palestiniens

Par Khaled Abu Toameh

8 Août, 2017

https://www.gatestoneinstitute.org/10783/palestinians-creativity-hate

 

Les réactions de colère contre le camp d’été conjoint israélo-palestinien aux États-Unis doivent être considérées dans le contexte de forte opposition des Palestiniens à toutes les formes de «normalisation» avec Israël.

La plupart des commentaires postés par des Palestiniens et d’autres Arabes en réponse au camp conjoint israélo-palestinien diabolisent les filles palestiniennes et leurs familles. Les commentaires les étiquètent comme des traîtres, des salopes, des gens sales qui n’ont pas honte d’être vus en compagnie de jeunes filles israéliennes. Ensuite, il y a le déferlement d’insultes qui ne mérite pas d’être écrit.

De telles campagnes mettront sûrement en garde tout leader palestinien contre la recherche d’une paix réelle avec Israël.

 

 

Les adolescentes palestiniennes font face au ridicule et à la haine d’avoir participé à un camp d’été pour la coexistence aux États-Unis. Le camp, qui rassemble des filles palestiniennes et israéliennes, est organisé par « Creativity for Peace », une organisation basée à Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Depuis 2003, jusqu’à 20 jeunes filles israéliennes et palestiniennes, âgées de 15 à 17 ans, ont participé chaque année au camp « Creativity for Peace ».

Les photos des filles israéliennes et palestiniennes passant du bon temps ensemble ont rendu furieux de nombreux Palestiniens et autres Arabes, qui ont pris d’assaut les réseaux sociaux pour exprimer leur dégoût et leur indignation face à l’événement et d’invectiver les participantes palestiniennes.

Les réactions de colère au camp conjoint israélo-palestinien aux États-Unis doivent être considérées dans le contexte de forte opposition des Palestiniens à toutes les formes de « normalisation » avec Israël.

Les filles palestiniennes qui ont participé au camp de coexistence sont accusées, entre autres choses, de blesser les sentiments de leur Peuple en « favorisant la normalisation » avec « l’ennemi » israélien.

Les activistes palestiniens ont mené une guerre de longue date contre toute forme de « normalisation » avec Israël. Les activistes ont même ciblé à plusieurs reprises des rencontres entre Israéliens et Palestiniens, en particulier à Ramallah et à Jérusalem-Est, sous prétexte que de telles rencontres ouvrent la voie à une « normalisation » avec Israël.

Certains de ces activistes ont eu recours à des menaces, à l’intimidation et à la violence pour empêcher de telles rencontres.

À l’hôtel Ambassador de Jérusalem, par exemple, il y a deux ans, un groupe de militants pacifistes israéliens et palestiniens a tenté de tenir une conférence. Juste avant le début de la conférence, des activistes palestiniens ont pris la salle d’assaut. Ils ont scandé des slogans contre la « normalisation » avec Israël et forcé les participants à annuler l’événement. Ce n’était pas le premier incident de ce genre dans cet hôtel.

Nous pourrions aussi prendre le cas d’un autre groupe de militants pacifistes israéliens et palestiniens qui ont tenté d’organiser une conférence à Al-Bireh (la ville jumelle de Ramallah), en 2014.

Là aussi, des manifestants palestiniens ont forcé les participants à annuler la réunion après avoir attaqué la salle et invectivé, en particulier sur les « traîtres » palestiniens participant à la conférence. Les policiers de l’Autorité palestinienne ont dû porter secours aux militants pacifistes israéliens et les escorter hors de la ville par souci de leur sécurité.

Qui sont ces individus, si dévoués à faire dérailler la « normalisation » avec Israël?

Ils proviennent d’un large éventail de la société palestinienne, notamment le Fatah, le Hamas, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) et le Parti du peuple palestinien (anciennement Parti communiste).

Ces factions sont bien plus ennemies qu’amies quand il s’agit d’interrelations entre elles, mais quand il s’agit de contrecarrer la coexistence, elles s’associent pour s’unir et détruire.

Pour elles, même les enfants palestiniens et israéliens qui jouent au football ensemble ou qui assistent à des concerts de musique conjoints sont anathèmes.

C’est maintenant au tour des adolescentes palestiniennes qui ont participé au camp d’été aux États-Unis de goûter ce venin.

Selon les ennemis de la « normalisation », ces filles ne sont rien de plus que des criminelles. Elles ont joué avec des filles israéliennes, dansé avec elles et elles ont même regardé des films et sont allés faire du shopping ensemble. S’élevant au sommet de la criminalité – la plus grande claque à la face de leur peuple – ces adolescentes palestiniennes partageaient des dortoirs avec les filles israéliennes.

Sur les réseaux sociaux, ces filles palestiniennes et leurs familles sont condamnées en tant que « traîtres » et «prostituées». Ce ne sont là que quelques-unes des insultes lancées contre elles, notamment sur d’innombrables comptes Facebook.

Ceux qui mènent la campagne de dénigrement contre ces filles ont déjà pris leur décision : il s’agit d’un « camp de normalisation ». Les filles israéliennes qui participent au camp d’été sont décrites comme des « colons » afin d’attiser encore plus la colère des Palestiniens en faisant croire que les jeunes filles palestiniennes socialisent avec des « colons juifs extrémistes ».

En plus d’attaquer les enfants, de nombreux Palestiniens ont également dirigé leur indignation envers les parents pour avoir permis à leurs filles de socialiser avec des filles israéliennes. “Malheureusement, l’absence de conscience culturelle et d’appartenance nationale chez les parents est la première raison (pour de telles rencontres)”, a commenté Mu’ath Al-Hims sur Facebook.

Mu’ath Al-Hims’ remarks on Facebook, criticizing the parents of Palestinian girls who allowed their daughters to socialize with Israeli girls.

 

Cependant, l’essentiel de l’humiliation était réservé aux filles elles-mêmes. Les militants palestiniens n’ont ménagé aucun mot à cet égard.

Commentant les photos des filles israéliennes et palestiniennes lors du camp, Tayseer Katot a écrit: “C’est scandaleux et indigne, ce groupe [de filles] découragé ne mérite pas d’être appelé palestinien”.

“Horrible et malheureux” était l’évaluation de Majed Al-Hasayneh au sujet des photos des filles palestiniennes et israéliennes se mélangeant au camp.

Le message de Mahmoud Abu Al-Bara est encore plus descriptif: « Les prostituées élevées par le Fatah (la faction palestinienne dirigée par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas). »

Imad Chiri, un autre utilisateur de Facebook, a commenté: “C’est une trahison claire et une normalisation éhontée.”

La plupart des commentaires postés par des Palestiniens et d’autres Arabes en réponse au camp conjoint israélo-palestinien diabolisent les filles palestiniennes et leurs familles. Les commentaires les étiquètent comme des traîtres, des salopes, des gens sales qui n’ont pas honte d’être vus en compagnie de jeunes filles israéliennes. Ensuite, il y a le déferlement d’insultes qui ne mérite pas d’être écrit.

Les filles palestiniennes fustigées sur les médias sociaux sont les dernières victimes d’une culture de haine qui a été inculquée aux Palestiniens. Cet environnement est le résultat direct d’une campagne continue d’incitation à la haine et d’endoctrinement visant à délégitimer et à diaboliser Israël et les Juifs.

Seule une poignée de Palestiniens ont osé se manifester pour défendre les adolescentes et leurs familles. Pourquoi ? Deux mots : accord et peur.

De telles campagnes d’abus vont certainement, comme cela en est sans doute le but, dissuader les familles d’envoyer leurs enfants à de telles rencontres avec des Israéliens. Quel parent sain d’esprit permettrait à un enfant d’être exposé à un tel assaut de haine ?

En outre, de telles campagnes mettront sûrement en garde tout dirigeant palestinien contre la recherche d’une paix réelle avec Israël.

Plutôt que « créativité pour la paix », la ligne palestinienne est plus précisément « créativité pour la haine ».

Khaled Abu Toameh, journaliste primé et producteur de télévision, est basé à Jérusalem.

 

 

 

 

 


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