L’histoire banale d’un anglais musulman

karim

J’ai fait un rêve….

J’ai fait un rêve. Celui que tout le monde fait. Mon ennemi me tendait la main et me souriait.
Est- il des rêves qui se réalisent ?
Il se tient devant moi,  il s’appelle Kasim Hafeez.

Jeune anglais,  élevé dans la haine du juif et d’Israel, il raconte. Ses années passées dans une communauté musulmane du Royaume Uni. Ces mots, ces photos, cette propagande.  Assénés, rabâchés, répétés, expliqués.  Sur fond d’images de morts, de destruction,  au détour des mosquées, aux abords des universités. Kasim raconte.

Il a grandi en apprenant à prêcher la haine d’Israel, à scander des slogans antisémites, haineux. A coup de propagande,  dit-il, il a appris à dépeindre Israel, en suivant le chemin tout tracé d’un père amoureux d’Hitler déplorant que la solution finale n’ait pas aboutie.
Il raconte la gloire au jihad, au chef du Hezbollah, à Hassan Nassralah, à Ben Laden, la commémoration de la Naqba où l’on prône la mort d’Israel. Pas un imam, pas même le plus modéré pour exprimer une nuance. Personne, dit-il.  Un consensus de pensées antisémites, antisionistes.

Un jour…

Au hasard de la librairie Waterstone, à la section Israel Palestine, Kasim prend un livre. Plaidoyer pour Israël d’Alan Dershowitz. Un simple manuscrit qu’il feuillète en ricanant,  sans comprendre encore aujourd’hui pourquoi ce livre lui est tombé dans les mains. Et Pourtant… soucieux de le démonter avec minutie, et au fil de sa lecture, Kasim éprouve une crise de conscience. Il a beau chercher, il a beau vouloir utiliser les  outils qu’on lui a enseignés à manipuler,  il ne parvient pas à argumenter ou à opposer ce récit.
Sa décision est prise, il se rendra en Israël. Il veut voir. Il veut comprendre. Lui a-t-on menti ?

Il veut la vérité, sa vérité.

Tel aviv, Jérusalem, il fait le tour du pays à la recherche de tout ce qu’il avait appris, entendu. Mais rien. De synagogues, de moquées et d’églises.  De bars en bord de plage, de cafés universitaires, des juifs et des arabes israéliens se tapent dans la main. Des minorités participent à la vie quotidienne israélienne, à l’armée,  à la justice. Le choc : l’Israel sioniste diabolique qu’on lui a dépeint n’existe pas.

Kasim Hafeez se rend compte de la mystification, de l’abcès de fixation auxquels il a participé toutes ces années.   Alors,  il décide de rétablir la vérité. Il veut soutenir Israel. Cette nation dit-il, minuscule, libre, démocratique, qui fait des percées en médecine, dans la recherche et le développement.

La tache est rude. Les antisionistes existent même au sein de la communauté juive. Au risque de paraître trop pro-israélien ou trop pro-sioniste,  Kasim invite plutôt à faire la lumière sur Israel.  Pas de religion, pas de politique, il veut rétablir la vérité.  Israel dit-il, c’est la liberté, la démocratie, les valeurs des droits de l’homme, les valeurs de l’occident, tout en essayant d’être une lumière parmi les nations.

Sans le savoir, Kasim Hafeez venait  d’écrire son  plaidoyer pour Israel.

C. Kathya Levy


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