Arabes d’Israël : fidèles à leur peuple et à leur état

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Éditorial de Ben-Dror Yemini  dans Ynet

Ces mots sont dédiés à G. du village de Ara, H. de Jaffa, au Dr. S. de la Haute Galilée, R. de Nazareth et à d’autres amis de la communauté arabe. Parfois ils parlent parfois ils se taisent. Parfois, nous sommes d’accord, et parfois nous nous engueulons mutuellement. C’est comme ça entre amis.

Il y a encore une chose que je sais : je peux compter sur chacun d’entre eux aveuglément, même après ne pas leurs avoir parlé pendant des mois.
Ils sont Palestiniens et ils sont Israéliens, ils appartiennent à une minorité qui veut et qui est en train – et parfois y réussit – de faire partie de l’existence d’Israël.

Ils représentent un flux important de population arabe d’Israel. Selon la dernière enquête menée par le Professeur Sammy Smooha, ils représentent 42 % des Arabes qui reconnaissent Israël en tant qu’État avec une majorité juive.

Selon les sondages précédents, plus de 50 %  des jeunes Arabes israéliens sont en faveur du service civil volontaire. Ils essaient d’être fidèles à leur peuple, autant qu’à leur état et ce n’est pas facile. Avec des gens comme Azmi Bishara, Hanin Zoabi et Raed Salah en arrière-plan, et alors que le Père Gabriel Naddaf est victime de violence pour appuyer la conscription arabe dans les Forces de Défenses d’Israël, beaucoup de gens préfèrent garder un profil bas.

Ils appartiennent à un groupe assez important de personnes ayant acquis une réussite personnelle et professionnelle. Ils l’ont fait grâce à l’Etat et en dépit de l’hostilité ou de la discrimination et parfois de l’Etat aussi bien.

Lorsqu’un d’entre eux, ou ceux qui leur ressemblent, exprime son point de vue modéré, il est ridiculisé, non seulement par les braillards de leur propre secteur, mais aussi par les braillards de l’extrême gauche israélienne, qui veulent leurs arabes en colère et haineux contre “l’Etat d’apartheid”, tels qu’ils les dépeignent dans leur imagination sauvage.

S., chef de service hospitalier, méprise ce genre de Juifs. Et G., homme d’affaires prospère, qui a une entreprise au centre d’Israël, avec laquelle les sociétés préfèrent travailler parce que c’est mieux. À leurs yeux, ils  ne sont pas différents des fascistes de l’extrême droite, qui encouragent la haine et l’hostilité.

Les revendications de l’apartheid sont un non-sens et un mensonge, et la liste des “lois de l’apartheid” de l’organisation Adalah, qui excelle dans la propagande anti-israélienne, est une pure tromperie. Il n’existe pas une seule loi d’apartheid.

Néanmoins, Israël est loin d’être parfait. Tous les arguments avancés par les Arabes d’Israël ne sont pas sans fondement. Nous devrions faire davantage, et nous devons faire plus, beaucoup plus, pour l’égalité et l’intégration. Et ce n’est pas pour autant que cela concerne  Zoabi ou Salah. Ils propagent le poison. Mais il ne faut pas désespérer parce qu’il existe des  incitateurs à la haine. Ce serait leur victoire.

Alors pourquoi votent- ils pour un parti hostile, une fois pour Balad et maintenant  pour la « Liste arabe unifiée »? Eh bien, ceux qui votent pour ces partis, ne sont nécessairement tous hostiles à Israël. Ce vote est le résultat de leur identité. C’est comme si on supposait que l’on associe la haine des Arabes aux électeurs du Likoud ou de Bayit Yehudi. Et en tout état de cause, environ un tiers des électeurs de droite ont soutenu de vaste compromis en échange d’une paix véritable, ce qui est un peu difficile à réaliser. Le vote arabe est donc en grande partie le reflet des voix juives.

Les “autres” Arabes ne sont pas la majorité, mais ils ne sont pas non plus une petite minorité. Ils se préoccupent de la langue et de l’attitude de la majorité juive. L’un d’eux m’a écrit, après que j’ai écrit sur le Grand Mufti de Jérusalem pendant la Shoah, que pendant cette période à Paris et dans les pays d’Afrique du Nord, il y avait des Musulmans, Justes parmi les nations, qui avaient sauvé des Juifs, et ces jours-ci, il y a des intellectuels musulmans qui écrivent, clairement, contre l’antisémitisme. Il a raison. Nous ne devons pas ignorer les incitateurs à la haine, et nous ne devons pas ignorer le courant saint, éclairé, qui combat le racisme.

Alors que la situation des Arabes d’Israël est relativement meilleure que la situation des Musulmans en Europe, ce n’est pas assez. Israël doit faire plus, beaucoup plus, pour accroître l’égalité et la participation.

Pour chaque personne qui soutient le Hamas ou l’État islamique, il y en a des centaines qui s’opposent à la terreur. Ils ne deviennent pas sionistes pour autant. Les différends resteront. Mais interdire le Mouvement islamique signifie une politique claire vis-à-vis de la majorité la plus fidèle. Il faut être  vraiment raciste pour penser que les arabes sont responsables de leur situation. Et la balle, ne l’oublions pas, est également dans notre camp.


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