Journée à Jérusalem
Depuis 5 ans que j’habite dans ce pays j’ai eu le temps d’expérimenter pas mal de choses que se soit en tant qu’ola hadacha (nouvelle émigrante), francophone ou israélienne. Suivant la situation de toute manière ma situation « identitaire » s’acclimate, ola vatika (ancienne émigrante), franco-israélienne voire française. Cela dit je ne me leurre pas, israélienne à 100% je n’y crois pas et je ne pense pas le ressentir un jour. Pourquoi? Grâce aux études et au travail je fréquente beaucoup d’israéliens au quotidien et je sens la différence. Bien sûr qu’il y a des moments particuliers comme Yom Atsmaout (jour de l’Indépendance) où je me sens israélienne mais toujours avec une touche de petite française en moi. Les premiers temps ont été dur, j’ai beaucoup galéré, quelques fois pleuré mais petit à petit j’ai réussi à faire ma place ici. Et puis quand on m’a proposé d’avoir un blog sur ce site je me suis sentie toute excitée mais j’ai plutôt eu du mal à choisir mon premier sujet, après tout la première impression qu’on donne est toujours la bonne! Mais hier j’ai passé la journée à Jérusalem alors je me suis dis ok pourquoi pas.
Qui suis-je pendant les vacances ? Je dirais en toute sincérité une grosse ignare de la culture israélienne, généralement aux informations on voit des milliers d’israéliens se promener dans les parcs, les réserves naturelles. Et moi ? Je me retransforme en touriste qui ne connait rien du pays dans lequel elle vit. Depuis la semaine dernière je suis chez mes parents, car j’ai préféré « vendre » ma maison pour Pessah et regagner mes pénates qu’à la fin de la fête. Du coup j’étais en mission pour trouver un tiyoul (excursion) sympa à faire sauf que fainéante comme je suis surtout quand j’ai à peine quelques jours de vacances par an je n’ai rien trouvé, ou plutôt je n’ai pas trop cherché. Et hier je suis allée avec mon père sur Jérusalem voir de la famille qui pour le coup est vraiment touriste. Je n’ai jamais accroché à cette ville, j’ai toujours dis qu’avec moi ça marche au coup de foudre mais je ne l’ai pas eu pour Jérusalem et pourtant j’y ai vécu quelques mois avec mon fiancé.
Bref ! Je peux cependant comprendre que certaines personnes ressentent une vraie connexion spirituelle ou autre. Je sais que beaucoup voit cette ville comme LA ville sainte par excellence et beaucoup de gens, les touristes en premier, mettent leur bout de papier avec leur souhait entre les fentes du mur des Lamentations. Généralement, quand j’arrive au mur je fais comme tout le monde, je me fraye difficilement un chemin, histoire de dire que je l’ai touché, un petit bisou et… J’attends un peu, je regarde à droite, à gauche, j’attends les personnes avec qui je suis mais généralement elles sont en pleine prière et puis je marche à reculons car il parait qu’il ne faut pas tourner le dos au mur. Alors après j’attends et je m’amuse seule de cette séparation hommes/femmes ; bien sûr c’est un lieu du culte juif donc je comprends après tout je suis de confession juive mais je me suis toujours dis que si un étranger voyait cela du ciel il se posera quand même pas mal de questions sur nous ! Entre les chapeaux noirs d’un côté et les perruques de l’autre cela donne une image plutôt rigolote de notre religion.
Cela dit je trouve qu’un des grands moments de Jérusalem du moins quand on est comme moi, peu partisane de la beauté historiques des piliers du Bait Amigdash et autres, est la Mamilla. Oui, oui LA galerie marchande luxueuse en me disant « bon si pendant 6 mois je ne dépense pas ma masskoret (salaire) en loyer, course et autre besoins de la vie quotidienne j’aurais peut être une chance d’acheter ce bracelet. J’aime ce luxe que j’ai envie de décrire comme à la limite du dévergondage quand on sait à quel point la vie peut être difficile financièrement mais après tout il en faut pour tous les goûts et toutes les poches ! Cette fois ci le thème était lié aux violons, je pense bien qu’à ce moment là je n’étais plus une personne aux identités multiples mais une vraie gosse ! Et puis j’aime aussi arriver au Kotel en marchant depuis la Mamilla car on passe par la vieille ville et ses shouks. J’ai toujours l’impression de faire un bon en arrière dans le temps. Enfin la journée s’est quand même révélée enrichissante culturellement parlant car j’étais aussi avec un vrai israélien qui nous a fait faire un très grand tour à pieds. Il m’a expliqué tout ce qu’il fallait savoir sur le quartier de Montéfiore qui est, depuis que je sais tout ça, l’un des plus beaux quartiers de la ville moderne de Jérusalem. C’est le premier quartier Juif a être construit hors des murs de la vieille ville. Montéfiore y construit en 1857 un moulin à farine, dans l’idée que les juifs de la vieille ville vienne y travailler et acquièrent plus d’indépendance. Toujours dans cette optique, Montéfiore décida de construire des logements et fit ériger une vingtaine d’appartements “Les Michkénot Sha’ananim” (Les demeures des Bienheureux). .
Ce petit quartier est époustouflant, on a l’impression d’être dans les petites villes de Provence. Toutes les maisons et ruelles sont fleuries. Hier malheureusement tout était fermé, on n’a rien pu visiter mais après le balagan (« désordre ») de la vieille ville j’ai été vraiment agréablement surprise par le calme qui régnait dans ce quartier. J’ai vraiment apprécié cette visite originale, seule je n’aurais jamais pensé à y aller.
Merci
Johanna
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