Le top 5 des romans israéliens qui vont pimenter votre été

Littérature Israélienne

Vous êtes tranquillement allongé dans votre transat, contemplant la mer bleue, les vagues s’écrasant délicatement sur le rivage.

Vous profitez aussi du soleil, de cette chaleur agréable, pas trop sèche et juste assez voluptueuse.

L’air, sans être étouffant, vous berce tendrement pendant que vous bronzez sur le sable tiède. 

Il ne vous manque qu’un roman de qualité, que vous dévorez sous ce paysage idyllique pour rendre vos vacances à la fois reposantes mais aussi pleinement passionnantes.

Voilà pourquoi Cool Israël a souhaité vous faire partager les meilleurs succès littéraires israéliens de l’année. Ce sont 5 vrais bons romans qui devraient largement divertir mais aussi faire réfléchir sur la complexité de la société israélienne. 

Ce sera aussi l’occasion de constater la richesse de la scène culturelle israélienne qui ne se compose pas uniquement d’Aharon Applefeld ou d’Amos Oz. 

 

Pour elle, volent les héros – Amir Gutfreund

Guttfreund

«A quatorze ans, je fus exaucé – je devins beau. Au fil des jours, à mon insu, s’étaient opérés en moi des changements qui font que jusqu’à aujourd’hui les femmes me désirent, me sourient spontanément au moindre échange de regards, et répondent à mes avances les plus hypocrites.»

C’est ainsi qu’Arik découvre son pouvoir de séduction à l’adolescence, sans savoir que son physique ne suffira pas à gagner le coeur de l’amour de sa vie, l’énigmatique Mikhal, qui n’est autre que la petite soeur de son ami Benny.

Et les amis sont essentiels dans cette cité ouvrière de Haïfa où grandit Arik dans les années soixante et soixante-dix : Benny, dont la carrière d’expert-comptable semble toute tracée, Tsion, qui se rêve en champion de basket tout comme Guidon en physicien, et Yoram, qui se lance très tôt dans les affaires, sont les complices inséparables d’Arik.

Après avoir passé leur jeunesse ensemble, ils seront prêts à tout pour arracher la belle Mikhal des griffes d’une secte, la ramener à la maison, et dans les bras de leur ami.

Pour elle, volent les héros est le récit tendre et drôle d’une amitié et d’une obsession amoureuse tout autant que la chronique de la société israélienne des années soixante à la mort d’Yitzhak Rabin.

 

Nous étions l’avenir – Yael Neeman

Neeman

“Le kibboutz n’est pas un village au paysage pastoral, avec ses habitants pittoresques, ses poules et ses arbres de Judée. C’est une oeuvre politique, et rares sont les gens de par le monde qui ont vécu, par choix et de leur libre volonté, une telle expérience, la plus ambitieuse qui fut jamais tentée”.  

Avec humour, compassion, mais aussi avec une lucidité totale, Yaël Neeman raconte l’histoire du kibboutz Yehi’am fondé par ses parents, originaires de Hongrie, et nous initie à cette vie si particulière.

Elle nous fait partager la perception d’une enfant, puis d’une adolescente qui ne sait pas dire «je», qui se fond mentalement dans un «nous» permanent au service d’une utopie insatiable, hors d’atteinte.
Un jour, la séparation se produit. Elle est à l’armée, cette autre idéologie collective.

La brillante soldate craque et est réformée.

La bulle communautaire éclate, le monde s’ouvre à elle en même temps que viennent les mots justes pour dire la double désertion.

Une analyse d’une fécondité extrême sur l’individu, la société, le poids des idéologies et des bonnes intentions, dans ce qui fut l’expérience la plus audacieuse du XXe siècle : le kibboutz.

 

Ma grand-mère Russe et son aspirateur américain – Meir Shalev

Shalev

Banni de la famille après son installation en Californie, l’oncle Yeshayahou concocte un plan diabolique pour secouer son frère et sa belle-soeur Tonia, la grand-mère du narrateur, installés au mochav de Nahalal, une coopérative agricole de Galilée.

Autant dire que l’oncle – qui se fait maintenant appeler Sam – est considéré comme le traître de la dynastie, un vulgaire capitaliste essayant de se racheter par l’envoi d’enveloppes pleines de dollars. Il connaît l’obsession de la grand-mère Tonia pour la propreté et décide de lui envoyer le tout dernier modèle d’aspirateur. Personnage à part entière, l’aspirateur nommé sweeper devient le moteur des histoires familiales, des tensions intergénérationnelles, et des anecdotes les plus folles.

C’est que l’objet magique possède en réalité un secret. Grand-mère Tonia découvre avec stupeur que la saleté n’a pas disparu de son appartement mais s’est confortablement installée dans le ventre du cheval de Troie. Immédiatement enfermé dans la salle de bains et recouvert d’un linceul blanc, il restera cloîtré quarante années avant de revoir la lumière et finalement se volatiliser.

Plusieurs versions de sa disparition existent, mais peu importe les variantes, Meir Shalev met ici en scène sa vision de l’écrivain, un conteur qui s’applique à raconter l’incroyable sur le terreau de la réalité. 

Il nous plonge avec une légèreté jouissive dans son invraisemblable histoire familiale et dégage ainsi avec une grande finesse les ambiguïtés de la société israélienne naissante.

 

La violence sans embuscade – Dror Mishani

Mishani

Encore traumatisé par son affaire précédente (Une disparition inquiétante), l’inspecteur Avraham Avraham enquête sur la présence d’une valise contenant une fausse bombe près d’une crèche de Holon, banlieue de Tel-Aviv. Un suspect est vite appréhendé, mais il a un alibi en béton.

Avraham repère alors Haïm, modeste traiteur qui livre chaque matin ses sandwichs faits maison avant d’accompagner ses fils, le cadet à la crèche, l’aîné à l’école. Haïm a eu une altercation avec la directrice de la crèche, et son comportement est bizarre.

Pourquoi s’occupe-t-il seul de ses enfants ? Où est donc passée son épouse philippine ? En visite chez les siens, comme il le prétend ?

Au moment où l’on craint qu’Avraham se trompe de nouveau, le policier, cramponné à son intuition contre l’avis de sa hiérarchie, va faire preuve d’audace pour démêler une intrigue tout en fausses pistes, dans une atmosphère crispée et déroutante.

Confirmation de la singularité de Dror Mishani dans le paysage polar, et de l’épaisseur psychologique de son personnage, Avraham Avraham : la subtilité du récit se double d’une diabolique manipulation du lecteur.

 

Victor et Macha – Alona Kimhi

Kimhi

Victor et Macha ont seulement seize et dix-sept ans, mais ils en savent déjà long sur les vicissitudes de la vie. Après une enfance en Union soviétique, l’émigration en Israël au début des années soixante-dix leur fera connaître le goût amer d’une certaine adversité.

Victor surtout souffre de la brutalité de ses nouveaux camarades, et trouve difficile de se faire une place dans cette société israélienne bousculée dans ses certitudes.

Puis leurs parents meurent dans un accident de voiture, et avant que leur grand-mère Catherine puisse émigrer à son tour pour leur épargner les services sociaux, frère et soeur sont ballotés de kibboutz en internats.

Quand ils s’installent enfin tous les trois dans un appartement de la banlieue de Haïfa, Catherine a beaucoup de mal à se montrer à la hauteur et à donner de l’amour à ses petits-enfants.

Macha, provocatrice et sûre d’elle, a d’autant plus d’ascendant sur son petit frère. Mais quand ce dernier se rapproche peu à peu de son camarade de classe Nimrod, un vrai «Sabra» qui le fascine, Macha réagit vivement. Trop vivement peut-être, et leur vie risque bien de basculer.

En s’attachant au destin de ces lointains cousins israéliens des célèbres Enfants terribles de Jean Cocteau, et en décrivant un pays sans cesse obligé de se réinventer, Alona Kimhi fait preuve d’un souffle romanesque tout à fait exceptionnel.

Une nouvelle confirmation de son immense talent.

 

 

 


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