Sharon Laloum, star de The Voice, mais pas que…

sharon laloum

Sélectionnée aux côtés de trois autres participants de The Voice pour continuer l’aventure dans l’équipe de Mika, Sharon Laloum reviendra sur scène ce samedi 4 avril avec une nouvelle prestation. Sa dernière performance, une interprétation du nouveau tube de Stromae, ce joyeux mélange de Carmen “vulgarisé” et de l’effet Twitter, exprime un choix audacieux et ultra moderne, à son image. Pas étonnant qu’elle ait à nouveau bluffé le jury.

Désormais entièrement soumis aux votes du public, les 16 finalistes dont la chanteuse franco-israélienne fait partie devront interpréter un titre imposé et tenter de se distinguer de leurs concurrents. En très bonne position dans les sondages, Sharon Laloum est sans aucun doute une des favorites du public. Pour autant, son talent mérite toujours plus d’encouragement, la preuve en quelques mots et vidéos “perso” ci-après. 

Forte de son succès quasi unanime aux auditions à l’aveugle où elle avait interprété à sa sauce « Comme un Boomerang » de Serge Gainsbourg, ici chantant tout bas d’une voix douce et caressante, là rappant allègrement, Sharon Laloum se prépare de nouveau à séduire le public qui avait déjà salué sa toute première prestation avec ferveur, de même que les deux suivantes.

En quelques mots, Sharon Laloum c’est la maîtrise de tout le spectre musical depuis la variété française jusqu’au rap américain, c’est la créativité avec des classiques qu’elle sait revisiter, voire réinventer avec brio, et c’est une histoire d’amour avec… les couloirs. Des couloirs où elle rappe et où elle bouge au son de son propre beatbox ou de celui des artistes avec qui elle collabore régulièrement. Et force est de reconnaître que la voix de cette chanteuse talentueuse assortie à une bonne réverbération acoustique ressuscite un couloir… pour un peu on se croirait dans une salle de concert!

En exclusivité pour Coolisrael, Sharon Laloum a accepté de répondre à nos questions avant sa prochaine performance.

Rencontre avec la star franco-israélienne de The Voice.

Bonjour Sharon. Merci d’avoir accepté de répondre aux questions de Coolisrael. Comment a débuté ton histoire d’amour avec la musique? 

J’ai toujours aimé chanter: j’ai commencé au “kindergarten” (jardin d’enfants) et déjà à cet âge-là je chantais à tue-tête et je me regardais dans le miroir en pleine performance, j’étais dans mon monde. Puis ma sœur m’a inscrite à une audition pour les enfants du Festigal, le plus gros festival organisé en Israël pour la fête de Hanoukkah. Chaque année, Festigal réunit les artistes les plus en vogue et des milliers de gens viennent y assister. C’était en 1998, j’avais 9 ans et je venais d’être sélectionnée pour faire ma première scène. C’était incroyable de passer de l’autre côté, dans les coulisses du spectacle auquel j’avais toujours assisté en tant qu’observatrice avec mes amis. Comme je n’ai pas une famille d’artistes, il régnait une sorte d’inconscience vis-à-vis du monde du spectacle, et grâce à ça, je prenais mes performances comme un jeu et j’ai su garder la tête sur les épaules tout du long.

Quelques mois plus tard on m’a invitée sur le plateau de Bravo. J’ai chanté “Poupée de cire, poupée de son” sur scène devant les caméras. Alors que les autres enfants étaient stressés car leurs parents attendaient beaucoup d’eux, moi je prenais ça avec légèreté, notamment grâce à mes parents qui espéraient juste que je m’éclate. Ce fut une expérience importante pour moi car même si je n’ai pas gagné, j’ai fini en tant que favorite du public.

Suite à ça, à l’âge de 12 ans, je me suis lancée dans la comédie musicale pendant 2 ans à Habima, le théâtre national à Tel Aviv. Puis j’ai eu envie d’être avec mes amis, tout simplement, alors j’ai pris un peu de distance sans pour autant lâcher la musique car je faisais partie de la troupe de la ville où je suis née et où j’ai grandi, à Rishon LeZion, avec laquelle je chantais deux fois par semaine.

A ce moment-là je ne pensais pas à une carrière dans la musique ou la comédie musicale, même si j’écrivais des textes de chansons et des petites histoires à côté, cela restait un passe-temps. 

…Et après?

Un peu après ma majorité, je suis partie 6 mois en Amérique du Sud. J’ai chanté pendant tout le voyage: je passais d’auberges en soirées “open mic” (soirée à micro ouvert où tout le monde peut monter sur scène), même mon acolyte de voyage n’en pouvait plus! (rires)

En revenant j’ai intégré l’Académie de musique de Jérusalem. Là-bas j’ai fait le choix de devenir une vraie musicienne, et non une comédienne, c’est-à-dire d’apprendre les notes que je ne connaissais pas, de m’ouvrir à de nouveaux genres, plutôt que de rester cantonnée dans ce que je connaissais déjà de la musique.

L’Académie c’était un vrai ‘melting pot’: classique, opéra, jazz, musique populaire, chanteurs, compositeurs, musiciens, et ainsi de suite, se côtoient au quotidien. Ce fut une expérience formidable car j’ai compris que j’étais une auteure-compositrice. Contrairement à la plupart de mes camarades, je montais sur scène en cherchant quelque chose qui allait bien au-delà du chant: je me demandais constamment ce que je pouvais donner de plus à mon public. Par exemple je me souviens avoir chanté du flamenco en parlant de l’âme, alors que ce n’est pas du tout mon style, pourtant j’ai vraiment apprécié communiquer quelque chose de différent. 

A partir de là, tu as intégré la troupe israélienne des Voca People. Comment as-tu abordé cette nouvelle opportunité et qu’as-tu appris avec eux?

Pendant ma deuxième année à l’Académie, j’ai décidé d’auditionner pour les Voca People. Je savais que la troupe voyageait partout dans le monde et c’était évidemment un rêve pour moi. A ma grande surprise, j’ai été prise et j’ai pu négocier un contrat d’étudiante, si bien que je partageais ma semaine entre l’Académie et les Voca People. L’été suivant, nous sommes partis faire un sit-down (performance continue dans un lieu précis) pendant deux mois à Paris. 

J’ai adoré jouer sur les deux tableaux parce que j’ai pu bénéficier d’un apprentissage théorique avec l’Ecole, tout en pratiquant sur scène avec les Voca People. Quand on fait partie d’une troupe, fatiguée ou malade, on se doit d’être professionnelle et de tout donner chaque soir de performance. En fait, la troupe m’a donné les moyens d’appliquer ce que j’apprenais de la musique à l’Ecole, notamment sur l’harmonie qui nous entoure. A 22-23 ans, c’est très fondateur. D’ailleurs, j’ai beaucoup grandi grâce à ça, et ma musique aussi puisqu’aujourd’hui elle s’inspire de ce que j’ai appris aux côtés des Voca People, notamment l’imitation d’instruments avec ma voix.

Grâce aux Voca People, j’ai compris que j’étais aussi une comédienne et que je voulais m’en servir: je sais que je suis faite pour ça, pour donner et recevoir. Je suis devenue addict à la scène car j’adore jouer avec le public et toucher les gens. 

Tu as la double nationalité franco-israélienne et à ce titre, tu as évolué dans un milieu multiculturel et tu parles couramment français, hébreu et anglais. De quelle façon cela influence-t-il ta musique? 

Avoir deux cultures est un atout incontestable et cela me permet d’élargir mes horizons musicaux. J’ai toujours baigné dans la culture française à laquelle mes parents restent très attachés. A la maison, ils me faisaient écouter des musiques françaises comme “Alexandrie, Alexandra” de Claude François ou encore Jacques Brel, Michel Sardou, Michel Fugain, France Gall, et Jean Jacques Goldman avec qui j’ai eu la chance de chanter. C’était un moyen pour eux de continuer à me transmettre la culture de ce pays où ils ont grandi et qu’ils aiment tant. D’ailleurs, aujourd’hui, quand j’entends “Alexandrie, Alexandra” à la radio, j’en pleurerais car cela me fait penser à mes parents et tout ce qu’on a partagé, même si à l’époque je leur demandais de couper le son dès qu’ils l’écoutaient! (rires) 

En Israël, nous sommes également très proches de la culture anglophone, en particulier de sa langue et de son cinéma. Cet environnement multiculturel influence ma musique et m’a permis de construire ma propre identité artistique. Pouvoir chanter en français, en anglais, en hébreu, ou encore en arabe est une véritable richesse, et mélanger les styles musicaux et les cultures est précisément ce que je recherche dans ma musique. 

Le groupe israélien Balkan Beat Box sont une véritable source d’inspiration par exemple: ils ont créé une niche grâce à leur musique juive inspirée des Balkans et leur beat (rythme) moderne. De la même manière qu’ils jouent des influences culturelles, je veux pouvoir mêler dans ma musique le rap et la culture urbaine à la musique électronique, à la variété française, aux ballades, et ainsi de suite, le tout en français et en anglais. En somme, je suis dans la recherche perpétuelle et je crée de manière continue. 

Les gens m’ont toujours dit que j’amenais quelque chose de différent et que je devrais me destiner à une carrière internationale et je les remercie car il est difficile de savoir qui on est vraiment en tant qu’artiste jusqu’à ce que les gens vous le disent. 

Aimerais-tu collaborer avec un artiste en particulier? 

Bien sûr! Chez les Français, j’aimerais vraiment collaborer avec C2C, ils sont incroyables! Et pourquoi pas avec Julien Doré : lui aussi se renouvelle sans cesse et ça fait de lui un artiste intelligent. J’adore aussi Camille et Christine and the Queens!

Mark Ronson est également un excellent producteur de musique, chanteur et musicien anglais.

Du côté israélien, j’aime Asaf Avidan, Hadag Nahash, Carolina…

Tu as fait partie d’une comédie musicale, et tu as évoqué ta découverte “tardive” de ta vocation de comédienne au cours de ton expérience avec les Voca People. Envisages-tu de faire du cinéma? 

Oui, c’est certain, j’aimerais beaucoup faire du cinéma ou même avoir l’opportunité de jouer dans des séries télévisées! 

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En attendant de pouvoir voter pour elle ce samedi 4 avril au soir, vous pouvez voir et revoir sa performance du samedi 28 mars en cliquant ici! 

Coolisrael la soutient, et vous?


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