Sommet africain : des relations Israël-Afrique renforcées

GPO

Si les relations d’Israël avec les nations africaines étaient plutôt florissantes à la suite des indépendances en Afrique, elles ont subi par la suite des hauts et des bas, du fait de l’instabilité des régimes en place. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’est entretenu il y a quelques jours avec des chefs d’Etat africains lors d’un Sommet en Afrique de l’Est, étape marquant non pas seulement un “retour d’Israël en Afrique” selon les mots de Benyamin Netanyahu, mais la continuation de relations déjà privilégiées entre l’Etat hébreu et le continent africain.


Des relations politiques, économiques et sociales anciennes

Si le Sommet actuel représente une nouvelle étape dans les relations entre Israël et l’Afrique subsaharienne, celles-ci étaient déjà existantes dès les débuts de l’existence de l’Etat d’Israël.

Theodor Herzl, père du sionisme politique, déclarait déjà à l’époque que “lorsqu'[il] aura été témoin de la rédemption du peuple juif, de [son] peuple, [il] ne pourra alors que souhaiter la rédemption des peuples d’Afrique.” Le désir de libérer les peuples africains étaient donc avant même la création de l’Etat d’Israël relayés par le mouvement national juif.

Dans les années 1950, Golda Meir, alors Ministre des Affaires étrangères israélienne, engage les premières relations diplomatiques avec les Etats africains. Elle s’appuie sur les motivations développées par Theodor Herzl en considérant le destin des nations d’Afrique libérées de l’oppression comme un destin commun avec celui d’Israël. Des accords bilatéraux sont mis en place pour des raisons essentiellement politiques dû aux nombreuses indépendances s’étant réalisées dans le continent ; pour des considérations geostratégiques avec la région de la Corne de l’Afrique; et des considérations économiques dues à la proximité géographique et la forte ressource en matières premières dans le continent. Au milieu des années 1960, l’Etat d’Israël dispose de relations displomatiques avec 33 pays africains.

Ces relations se compliquent néanmoins les années suivantes en raison d’une instabilité politique des régimes en place, mais aussi suite à la guerre des Six-Jours de 1967 et l’occupation du Sinai en Egypte, membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), qui provoque la coupure de contact de 29 pays du continent avec Israël, isolement renforcé en 1973 par la guerre de Kippour.

A partir de 1982, des relations diplomatiques sont recréées avec certains Etats comme le Zaïre, la Côte d’Ivoire, le Libéria et l’Ethiopie. En 1993, suite à la chute de l’URSS, la fin de la domination blanche en Afrique du Sud et la lancée du processus d’Oslo, une nouvelle étape s’ouvre pour les relations entre le continent africain en Israël avec l’établissement ou le réétablissement de nouvelles relations diplomatiques avec une quarantaine d’Etats africains.

La normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le continent africain s’est renforcée récemment avec la visite d’Avigdor Lieberman en Ethiopie, au Kenya, au Ghana, au Nigeria et en Ouganda en 2009, au Rwanda, en Côte d’Ivoire, en Ethiopie, au Kenya, au Ghana en 2014, mais aussi avec la dernière visite de Benyamin Netanyahu en Afrique de l’Est lors du Sommet africain de 2016.

AFRIQUE ISRAEL

Une contribution importante d’Israël à l’Afrique et de l’Afrique à Israël

La contribution de l’Etat hébreu à l’Afrique mais aussi de l’Afrique à l’Etat hébreu est plurielle. Elle touche à de nombreux domaines, que ce soit du point de vue économique, financier, du développement, de l’éducation ou encore des migrations.

D’après le journal Jeune Afrique, en 2014, Israël aurait exporté en Afrique 1,3 milliards de dollars de biens et services. Israël accueillerait aujourd’hui 1000 étudiants africains dans les universités israéliennes, et 54 000 émigrés africains vivraient aujourd’hui dans l’Etat hébreu.
Le lien particulier d’Israël avec le continent africain réside notamment dans la connection qu’il existe entre l’Etat hébreu et la communauté juive d’Ethiopie, qui représente aujourd’hui 130 000 citoyens israéliens.

L’Agence israélienne MASHAV, en charge de programmes de coopération pour le développement dans le monde, est particulièrement active en Afrique. Elle promeut la sécurité alimentaire dans plusieurs pays africains, la santé avec une grande contribution dans le combat contre l’Ebola, le développement économique, la construction communautaire, et le renforcement du rôle des femmes et de l’éducation dans les sociétés. Les pays qu’Israël considère comme prioritaires pour bénéficier de cette aide sont entre autres l’Ethiopie, le Kenya, le Ghana, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan du Sud et l’Ouganda.

Quelles perspectives ?

Avec la visite de Benyamin Netanyahu en Israël, de nombreuses perspectives s’offrent à la fois à Israël et à l’Afrique.

Netanyahu a affirmé dans une déclaration lors du Sommet africain en Ouganda que l’un des enjeux de cette relance de la coopération réside dans l’intensification de la lutte contre le terrorisme qui constitue un frein dans la stabilité régionale et mondiale.

Israël a pour ambition d’étendre cette coopération avec une grande majorité d’Etats africains. De nouvelles relations sont établies, notamment avec le projet d’ouvrir une nouvelle Ambassade d’Israël en Tanzanie.

Cette visite historique laisse présager d’un bel avenir pour les relations entre Israël et l’Afrique.


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