Le Hezbollah, quel prix pour la France ?…

QUATRIEME PARTIE

 

Le rôle et le soutien de l’Iran au Hezbollah

Enfin, les vagues d’intenses bombardements menées par la Russie dans l’ouest de la Syrie sont accompagnées en octobre dernier, par un assaut terrestre, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’ONG ne précise pas qui participe à cet assaut terrestre mais englobe généralement sous les “forces du régime” : l’armée syrienne et ses milices, ainsi que ses alliés voisins : tels le Hezbollah libanais ou … les Gardiens de la révolution iranienne (GRI)

D’où cet échange vif récent entre le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone réagissant il y a peu, sur le plateau de Questions d’info, à la proposition de l’ancien Premier ministre François Fillon d’inclure le mouvement chiite libanais du Hezbollah dans la coalition contre Daech : « C’est une faute ! », a affirmé Claude Bartolone. « On ne peut pas avoir comme allié une organisation classée sur la liste noire du terrorisme par l’Union européenne. »

Et en effet, depuis la signature de l’accord, l’Iran a considérablement accru son soutien financier à deux des plus grands groupes terroristes qui sévissent dans la région et qui sont devenus des acteurs politiques à part entière : le Hamas et le Hezbollah.

ans les années avant que l’accord ne soit signé, les sanctions paralysantes limitaient ce soutien, qui avait diminué de manière significative avec l’économie de l’Iran. Mais la foi de Téhéran que des dizaines, voire des centaines, de milliards de dollars seront injectés dans le pays dans les prochaines années à la suite de l’allégement des sanctions a conduit à la décision d’augmenter le flux de trésorerie à ces organisations terroristes.

Ce soutien, par exemple, a permis au Hezbollah d’acquérir de nouvelles armes hautement sophistiquées, dont des technologies de pointe que pourraient envier de nombreuses armées à travers le monde.

Al-Rai, un journal koweïtien, a rapporté samedi que le Hezbollah a reçu toutes les armes de pointe que la Syrie a obtenu des Russes. L’article cite une source de sécurité impliquée dans les combats à Zabadani, sur la frontière entre la Syrie et le Liban, où le Hezbollah combat le Front al-Nosra, l’État islamique, et d’autres organisations.

Il est évident que c’est le soutien financier iranien accru qui a permis à la milice chiite libanaise d’acheter des armes avancées, notamment celles qui étaient jusque-là en dehors de sa portée. Le soutien financier accru de l’Iran au Hezbollah dans le sillage de l’accord n’est pas étranger à d’autres développements politiques dans la région.

Le sentiment croissant de sécurité en Iran à l’égard de son statut politique a également été renforcé par une décision russe de renforcer sa participation en Syrie, et c’est peut-être ce qui a poussé l’Iran à envoyer des centaines de membres de son corps des Gardiens de la Révolution pour jouer un rôle actif dans les combats en Syrie.

L’Iran, avec le Hezbollah et Moscou, a décidé de dépêcher des forces considérables sur le front syrien au cours des dernières semaines pour éviter l’effondrement du régime de Bashar el-Assad.

L’axe chiite-Russie assistait avec anxiété à la progression de l’Etat islamique en direction de Damas dans les derniers mois, et vit le territoire contrôlé par Assad, un allié important, confiné dans la région côtière de Lattaquié au sud de la capitale.

Les Iraniens et les Russes ont compris que non seulement Damas était en voie de disparition, mais aussi l’accès aux régions alaouites, de Homs à Damas – d’où l’urgence de l’intervention, y compris avec des troupes sur le terrain.

Avec le moral et le sentiment de sécurité des Iraniens suite à l’accord, cela ne se limite pas à un soutien accru au Hamas et au Hezbollah.

Aujourd’hui, l’Iran est la principale, et probablement la seule, puissance à tenter de construire des cellules terroristes pour combattre Israël sur le Golan syrien, dans les zones sous le contrôle d’Assad.

Cela ne signifie pas que le président syrien soit conscient de ces tentatives ou leur donne le feu vert.

En ce qui concerne les Palestiniens, dans les deux derniers mois, l’Iran a – littéralement – envoyé des valises d’argent à l’aile militaire du Hamas à Gaza. Pas tout le monde ne s’en réjouit, notamment parmi les responsables du Hamas.

Le chef du Hamas Khaled Meshaal, qui a toujours été l’homme qui contrôle l’argent, s’est retrouvé en dehors du cercle de la manne iranienne durant l’été.

Téhéran, qui n’était pas très contente de sa visite en Arabie saoudite et de sa rencontre avec le roi Salman, a décidé de se venger de lui d’une manière originale. Il a contourné Meshaal et a remis les valises, par le biais de coursiers, directement aux dirigeants de l’aile militaire du groupe dans la bande de Gaza.

 

Les chefs militaires du Hamas, pour leur part, sont heureux de deux choses :

  • d’abord, l’argent qu’ils reçoivent pendant une période économique difficile dans la bande de Gaza;
  • deuxièmement, la possibilité d’affaiblir Meshaal et alii, qui ont vécu au Qatar dans le luxe et qui de là-bas dictaient au Hamas à Gaza quoi faire et quoi ne pas faire, de qui se rapprocher (l’Arabie saoudite) et de qui s’éloigner (l’Iran).

Mais pour Israël, cela n’a pas d’importance.

Téhéran investit plus d’efforts et d’argent après l’accord nucléaire pour mener des attaques contre Israël depuis le Golan, jusque sous le nez d’Assad !

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