Le parti-pris anti-israélien de l’ONU

Le juriste canadien William Schabas, qui était à la tête de la commission d’experts chargée par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies d’enquêter sur des allégations de crimes de guerre commis lors de l’opération « Bordure protectrice » l’été dernier, a démissionné la semaine dernière avec effet immédiat. Cette décision fait suite à une nouvelle plainte israélienne, déposée auprès de l’ONU, l’accusant de partialité et de « conflit d’intérêt ». En effet, William Schabas avait été consultant auprès de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 2012 et avait été rémunéré 1.300 dollars pour avoir rédigé un avis juridique. Il faut souligner qu’il n’a pas mentionné, au moment de sa nomination, ses activités de conseil juridique auprès des Palestiniens.

Dès sa nomination en août dernier, le gouvernement israélien avait annoncé qu’il ne coopérerait pas avec cette commission « biaisée » et « anti-israélienne », et ce notamment en raison de la présence de William Schabas. Et pour cause, le juriste canadien avait tenu dans le passé des propos qui reflétaient clairement son manque d’objectivité sur le conflit qui oppose Israël et les palestiniens. Il avait notamment refusé, dans une interview, de qualifier le Hamas d’organisation terroriste et avait également déclaré en 2013 qu’il aimerait voir Benyamin Netanyahu devant la Cour pénale internationale.

Alors que M. Schabas avait ignoré jusqu’ici les accusations israéliennes, suite à cette nouvelle révélation il a préféré démissionner dans l’objectif, dit-il, ne pas entacher le travail de la commission d’enquête dont le rapport, qui est en train d’être rédigé, sera présenté le 23 mars devant le Conseil des droits de l’Homme.

La démission de M. Schabas est certes un succès pour la diplomatie israélienne mais les conclusions de la commission resteraient inchangées. « Après la démission du président, c’est tout le rapport de cette commission biaisée, aux positions anti-israéliennes, qui doit être mis au rebut », a déclaré Benyamin Netanyahu dans un communiqué. Il a également ajouté que le rapport a été « initié par le Conseil des droits de l’Homme, un organisme anti-israélien qui a prouvé, par ses décisions, qu’il n’avait rien à voir avec les droits de l’Homme. En 2014, le conseil avait adopté plus de résolutions contre Israël que contre l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord confondus ». « C’est le Hamas et les autres organisations terroristes et autres régimes terroristes autour de nous qui devraient être étudiés » a-t-il déclaré.

Il semble surprenant que la décision de M. Schabas de démissionner suite aux accusations de « conflit d’intérêt » n’invalide pas dans la pratique les travaux de la commission jusqu’à ce jour. Par souci de légitimité, une nouvelle commission devrait être mandatée, et de manière générale c’est le Conseil même des droits de l’Homme des Nations Unies qui devrait être reformé. Rappelons que cet organe intergouvernemental du système des Nations Unies, dont l’objectif est de renforcer la promotion et la protection des droits de l’Homme, est composé de 47 états dont actuellement l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Chine ou encore la Russie.

Sans nul doute, les mieux placés pour défendre les droits de l’Homme…