Génocide Rwandais: Un photoreporter israélien à la rencontre des femmes violées

jonathan

Jonathan Torgovnik, photoreporter israélien, a été récompensé du prix découverte “Rencontres d’Arles” pour son reportage poignant sur les femmes tutsies violées durant le génocide Rwandais de 1994. 

Torgovnik a voyagé au Rwanda afin d’y réaliser un reportage sur les femmes séropositives due aux viols commis par les hutus. Torgovnik nous dévoile à travers des mots crus et sincères la dure réalité de ces victimes. A l’occasion d’une interview pour le journal « Le Figaro », le photoreporter israélien, âgée de 42 ans, nous livre le quotidien de ces femmes, victimes d’atrocités sans nom, qui ont tenté de ‘survivre’ à ce qu’elles ont enduré.

Torgovnik rapporte avec émotion: “La plupart d’entre elles n’avaient jamais parlé de ces viols avant mes entretiens. Je suis un homme et mon traducteur l’était aussi. L’émotion était indicible entre nous trois. Même si, à travers leur situation de mère célibataire, souvent sans famille, malade et déracinée, ces enfants à la beauté grave perçoivent plus qu’on ne le croit » car à l’issue de ces viols, certaines femmes ont donné naissance à des enfants pour une partie atteints du sida eux aussi. Ces femmes, qui ont un courage sans égal, n’ont qu’une seule préoccupation : l’avenir de leurs enfants !

Torgovnik raconte l’histoire touchante d’une femme en particulier, Margareth, qui, a été violée et contaminée par les hommes de la milice hutu qui lui ont laissé un souvenir doux-amer, un enfant. Torgovnik a particulièrement été marqué par son histoire : « Longtemps après mon retour à New York, la voix de Margareth m’a hanté. J’ai voulu revenir au Rwanda, en savoir plus, en dire plus, en montrer plus », il décrit leur histoire dans son livre ainsi que dans son reportage photo qu’il a exposé aux « Rencontres d’Arles ».

Il explique : «Un résumé de chaque témoignage est accroché à côté de chaque portrait. Je l’ai voulu pudique mais brut. La France n’a jamais vu ce travail, exposé d’abord au Japon, puis en Allemagne. Je suis heureux que cette première soit aux Rencontres d’Arles. »

Ce reportage n’est pas réellement un hasard puisque lui aussi est issu d’un génocide, l’un des plus atroces et des plus lourds de l’Histoire : la Shoah. Il explique que sa famille a été assassinée dans l’Holocauste, et qu’il fut adopté par des cousins de ses parents. D’une certaine manière, il s’est sentie concerné par les survivants du génocide rwandais et a voulu faire connaitre leur histoire.

L’ONU dénombre 800 000 personnes majoritairement issues des tribus tutsis qui ont étaient tuées, exécutées ou mutilées par les hutus. Jonathan Torgovnik a voulu au travers de son reportage honorer le courage et le destin tragique de ces femmes rwandaises.


Commenter cet article

commentaires jusqu'à présent. Ajouter le votre