La prochaine fois que vous vous rendrez en Israël, en plus des classiques Tel Aviv, Jérusalem, ou Eilat, faites un saut au Monastère Saint-Georges, un site méconnu, et pourtant extraordinaire qui vaut vraiment le détour.

En sortant de Jérusalem, prenez la route n° 1 en direction d’une des villes les plus anciennes du monde, Jéricho. Tout en roulant au sein des collines de Judée, vous découvrirez que des milliers d’années (bibliques) vous contemplent. Ici, les grottes où serait enterré le prophète Elie en route vers le Sinaï ; plus bas, Qumran où vivait la secte des Esséniens et où ont été découverts les fameux Manuscrits de la Mer Morte.

Environ 1O km avant Jéricho, à Mitzpe Jéricho exactement, bifurquez vers la gorge dite du Wadi El Qelt. Le terme wadi signifie en arabe une rivière dont le lit reste sec sauf lors de la saison des pluies. D’où la végétation qui borde cette vallée profonde et qui contraste avec l’aridité qui règne en maître dans les montagnes rocailleuses qui la surplombent.

De là, vous aurez le souffle coupé par la vision somptueuse et vertigineuse du monastère Saint Georges littéralement creusé dans la roche à flanc de falaise. Pour les connaisseurs, cette apparition est à rapprocher de celle, très semblable, des monastères du Mont Athos en Grèce.
Vous devrez alors laisser votre voiture pour emprunter pendant une quinzaine de minutes à pied ou à dos d’âne le chemin escarpé qui descend vers le monastère.

Un petit retour historique 

Le Monastère St Georges nommé d’après le moine célèbre Gorgias de Coziba qui vivait là, fut érigé au V° siècle à la période byzantine. A l’époque, des milliers de moines s’y étaient établis, rejoints lors de la période des fêtes et parfois aussi pour partager leurs repas, par les ermites vivant dans les grottes environnantes. Ce monastère fut détruit en 614 par les Perses et dut attendre 1878 pour être reconstruit par les chrétiens orthodoxes avec à leur tête le moine grec Kalinikos. Cette rénovation prit fin en 19O1.

Saint Georges fait partie des nombreux monastères d’origine byzantine qui sont éparpillés dans ces collines rocheuses, parmi lesquels on peut citer Mar Saba, où aucune femme n’a le droit d’entrer, ou encore Saint Théodore où selon la légende, les trois Rois Mages se sont reposés en revenant de leur visite à l’enfant Jésus.

Récemment rouvert au public, le monastère Saint Georges possède de superbes mosaïques, des peintures et inscriptions grecques, et une chapelle entièrement creusée dans la pierre. Cerise sur le gâteau, pour les amateurs, les reliques des moines assassinés par les Perses. Il vous est donc possible de le visiter, sans toutefois troubler la quiétude des quelques moines grecs orthodoxes qui vivent encore dans ce monastère isolé et qui maintiennent une fidélité stricte à une discipline séculaire et à une vie frugale vouée à la prière.

Vous ne pouvez imaginer un meilleur endroit pour faire le vide et vous retrouver en paix avec vous-même.