Au lendemain de l’annonce par le Pape Benoit XVI de sa démission, ce sont beaucoup de questions qui se posent et de l’étonnement. En effet, le pontife avait su faire entendre au Moyen-Orient, dans une région où les tensions inter-religieuses et diplomatiques sont fortes, un message de paix. Il oeuvrait  depuis le début de son mandat il y a 8 ans pour le rapprochement judéo-chrétien.

Le 28 février, un évènement rare aura lieu car Benoit XVI est le premier chef pontife depuis le XV^ème siècle à présenter sa démission. Toutefois cet acte semble murement réfléchi comme le laisse entendre le frère du pontife qui expliquait hier aux médias que Benoit XVI souffre actuellement de problèmes de santé et que les médecins lui avaient recommandé du repos ce qui paraît inconciliable avec ses obligations actuelles en tant que chef de l’Eglise catholique.  

Aujourd’hui ce sont les hautes autorités du judaïsme en Israël ainsi qu’en France qui le remercient.

Le Président israélien Shimon Peres, lauréat du prix Nobel de la paix s’est dit hier « attristé » d’entendre parler de la démission soudaine de Benoit XVI, mais a salué celui qui a tant fait pour le renforcement des liens entre l’état du Vatican et Israël. Le président actuel a par ailleurs souligné que « Sous la direction de Benoit XVI, le Vatican a été une voix claire contre le racisme et l’antisémitisme et une voix claire pour la  paix.

Au cours de ces 8 dernières années, un dialogue très positif a été entamé entre l’Eglise catholique et le peuple juif ce qui témoigne de sa croyance en le dialogue et la coopération entre Israël et l’Autorité Palestinienne. »

Le Grand Rabbin aschkénaze d’Israël, Yona Metzger a rappelé à Jérusalem que Benoit XVI avait travaillé activement durant cette période à un rapprochement inter-religieux sans précédent entre les peuple juifs et catholiques : « Au cours de cette période en tant que Pape, les relations entre l’Eglise et le grand rabbinat étaient excellentes. J’espère sincèrement que cela continuera avec le successeur du Pape actuel.» Avant d’ajouter que « Benoit XVI a beaucoup de mérite dans l’amélioration des relations entre les 3 religions monothéistes majeures : le judaïsme, l’islam et le christianisme. »

Benoît XVI a porté les relations entre catholiques et juifs à un niveau jamais atteint, allant jusqu’à exonérer le peuple juif de la responsabilité de la mort de Jésus.

Malgré quelques désaccords entre les deux communautés, le Pape Benoit XVI fut le troisième à venir en visite en Israël en 2009 après un passage marquant quelque temps auparavant au camp de déportation de Auschwitz Birkenau, en Pologne où il avait prononcé une messe commémorative. Il s’était également rendu au mémorial de la Shoah à Jérusalem : Yad Vashem où il déclarait “Que ces souffrances ne soient jamais niées, discréditées ou oubliées. Puissent les gens de bonne volonté rester vigilants”.

Il avait également fait un discours à Tel Aviv où il prononça ces phrases dans son discours axé sur le conflit israélo-palestinien : “Je plaide avec tous les responsables pour un examen de chaque voie possible vers une résolution juste des difficultés considérables afin que les 2 peuples puissent vivre en paix dans leur pays respectif, dans des frontières sûres et reconnues internationalement”.

Aucun Pape avant Benoit XVI n’avait visité autant de synagogue et ne s’était engagé si activement dans le processus de paix israélo-palestinien, dans l’amélioration des relations interconfessionnelles ou dans la diminution de l’antisémitisme.

Le Grand Rabbin d’Israël a ajouté «Je lui souhaite bonne santé au fil des jours et des ans, et j’espère et je prie que son héritage va se poursuivre, et que l’orientation du Vatican, prise pendant son pontificat et celui de son prédécesseur (Jean Paul II) va continuer»