Ca chauffe entre les pompiers français et les pompiers israéliens

incendie

Le capitaine Yoseph Benyoseph, le Lieutenant-Colonel Jean-Pierre Squillari et le Colonel Luc Jorda

La mise en place d’une collaboration entre les sapeurs-pompiers des Bouches du Rhône et les soldats du feu de Haïfa est un bel exemple de rapprochement des deux rives de la Méditerranées pour lutter contre leur ennemi commun, le feu.

 L’incendie du Carmel

Le 2 décembre 2010 se déclare, sur le mont Carmel, l’incendie le plus meurtrier de l’histoire d’Israël. Les flammes attisées par un vent violent ravagent tout sur leur passage. Au total, 44 victimes et de nombreux blessés sont à déplorer.

Face à ce terrible bilan, Yona Yahav, le Maire de Haïfa, ville jumelée avec Marseille, fait appel à la France, afin de bénéficier de l’expérience des sapeurs-pompiers des Bouches du Rhône. Ces derniers sont « la référence » en matière de feu de forêt depuis les gigantesques incendies qui ont embrasé la façade méditerranéenne en 1979.

 Une coopération bilatérale ayant valeur de modèle

Depuis, une coopération bilatérale a été mise en place avec un échange de savoir-faire. Les israéliens sont des experts en matière de sauvetage et de déblaiement. Ils utilisent pour cela des radars qui permettent de repérer les victimes derrière les décombres. Belle utilisation d’une technologie militaire à des fins civiles.

De leur côté les sapeurs-pompiers des bouches du Rhône ont mis en place un programme de formation pour maîtriser les incendies en milieu forestier qui a été dispensé aux pompiers israéliens par le Service Départemental d’Incendie et de Secours 13 (SDIS13).

 La remise des diplômes français aux israéliens

Pour marquer l’achèvement de la première phase du cycle de formation (niveaux 1 et 2), une cérémonie de clôture a été organisée. Pour cela, le Colonel Luc Jorda, le Lieutenant-Colonel Jean-Pierre Squillari et le président de la SDIS13, le Député Jean-Pierre Maggi, ont fait le voyage à Haïfa afin de remettre eux-mêmes les diplômes à cette première promotion. Cette mission s’intégraitdans le cadre d’une délégation du Conseil Général des Bouches du Rhône emmenée par son Président, Jean-Noël Guerini. Le capitaine Yoseph Benyoseph, s’est exprimé au nom des soldats du feu israéliens : « Désormais, si nous sommes en capacité de maîtriser les incendies en milieu forestier, et d’éviter à l’avenir ce qui s’est passé ici en Galilée, ce sera grâce aux techniques de prévention et d’intervention précoce que nous avons apprise. Merci ! ».

 « Nous avons tous à apprendre les uns des autres »

Le Colonel Jean-Pierre Squillari, pour sa part, a été très intéressé par la façon de fonctionner des israéliens. «  Ils n’ont pas une organisation pyramidale. Quand ils font un débriefing, par exemple, les officiers sont au milieu de leurs hommes. Le but est la libre circulation de la parole, afin d’aboutir à une analyse précise de la situation, permettant de faire émerger rapidement des solutions adaptées ». « En vérité, nous avons tous à apprendre les uns des autres ».

Une anecdote: Dans leurs échanges, les pompiers français se sont aperçus qu‘ils utilisaient du matériel fabriqué par l’Etat Hébreu. En effet, la caméra à 360° qui équipe les avions de reconnaissance pour se rapprocher au plus près des foyers d’incendies, est « made in Israël ». Ce qui a fait dire : « on était fait pour se rencontrer ».

 Pour unir les deux rives de la Méditerranée

Du 11 au 24 février, aura lieu la seconde phase de la formation, afin d’accéder au 3ème niveau. Pour cela, les soldats du feu israéliens viendront à Marseille. Après ces deux modules, ils auront acquis les connaissances à la fois théoriques et pratiques qui leur permettront de devenir des cadres. C’est-à-dire, d’être responsable de 4 véhicules au minimum, et de commander de 18 à 50 hommes.

Le hasard faisant bien les choses, débute dans le même temps, « Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture 2013 », dont l’une des thématiques est le rapprochement des deux rives de la Méditerranée. Ainsi, cette coopération exemplaire, au fort pouvoir symbolique, dont le but est de de sauver des vies par la transmission du savoir et de l’expérience, entre les pompiers français et israéliens, s’inscrit totalement dans cette perspective.

Une belle façon de passer des déclarations, aux actes !

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