L’histoire d’un gendarme pas comme les autres
Je suis gendarme. Spécialisé dans les missions délicates. Je viens des quartiers difficiles. Gendarme c’était pour mettre un peu d’ordre dans ma vie. Hier soir j’étais sur le tarmac. Un moment banal de mon boulot. Hier c’était des enfants qu’on devait escorter jusqu’au bas de l’avion. Quatre autocars d’enfants malades. Israéliens m’a-t-on dit.
Accoutumé à ne pas trop poser de questions, ce soir-là, j’ai voulu savoir et comprendre. On m’a parlé d’un attentat. Un attentat contre ces mêmes enfants a eu lieu en Bulgarie. Une colonie de vacances comme celle-ci. Des enfants israéliens.
J’ai levé la tête et je les ai vus. Ces mêmes gamins qui chantaient à se briser la voix dans l’autocar. Certains qui me faisaient des saluts et moi de leur répondre. On a roulé ensemble sur l’autoroute. On avait mis les sirènes pour aller plus vite. Un trésor à escorter.
Sur le tarmac, ils sont descendus. Un peu fatigués de leur séjour à paris, ils m’ont montré les cadeaux qu’ils ramenaient à leur famille en Israël. Certains ont voulu faire des photos et monter sur la moto. En parlant avec eux, j’ai compris qu’une association avait organisé la colonie pour des enfants malades israéliens et palestiniens. A paris.
Avec mon collègue on les a installés, le temps d’une photo. Ils étaient heureux ces enfants, innocents et heureux. On oubliait qu’ils étaient malades tant leur joie de vivre brillait. Il fallait faire vite. Les ordres de là-haut. A la hâte, on a aidé les moniteurs à les placer dans l’avion. En courant on en a pris certains sur notre dos.
Hier soir j’étais sur le tarmac. Un soir pas comme tous les soirs. En rentrant dans ma banlieue, ma femme m’attendait pour l’entrée du Ramadan. A la télé pas d’images de la Bulgarie. J’ai pensé à ces enfants. A ceux tués par la lâcheté. A ceux portés sur mon dos. Ils avaient raison. Hier c’était un trésor qu’on escortait.
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