Nasser et Keren AL-SAYAD, 3 enfants, Proprio’ et 54.200 NIS (12.000 €) par Mois.

Nasser et Keren

Un an après la naissance de la révolte des Indignés israéliens –mouvement d’action sociale contre la cherté de la vie en Israël- nous lançons une grande étude sur le pouvoir d’achat de tous les israéliens.

Combien gagnez-vous ? Comment dépensez-vous ? Chaque semaine (ou presque), Coolisrael décortiquera les dépenses d’un ou d’une volontaire et fera le point sur son pouvoir d’achat. Plagiste, avocat, joueur de poker, prof, kibboutznik, artiste, pompier, nouvel immigrant, soldat, rabbin, fonctionnaire, vendeur de fallafels ou milliardaire, votre argent nous intéresse !

Pour participer à la rubrique “Zoom sur le portefeuille des israéliens”, contactez la rédaction de Coolisrael. Libre à vous de rester anonyme ou non et de nous envoyer une photo de vous ! Racontez comment vous gérez votre budget, présentez votre profession, votre parcours, ce que vous aimeriez changer… Notre première participante s’appelle Aliza, elle est danseuse. A vous !

Nasser et Keren

Nasser et Keren se sont rencontrés à l’Université.

L’un s’intéressait alors aux matières scientifiques, l’autre n’y étudiait déjà plus beaucoup, davantage attirée par ce qui se passait en dehors du campus.
Ils se sont mariés en 2003 à Paphos, à Chypre. “Pile le lieu où la déesse Aphrodite aurait jailli des flots“, ajoutent-ils.

Nasser et Keren ont ouvert leurs comptes pour « montrer que l’on pouvait vivre en Israël, comme en Occident, avec un peu d’aisance et une joie certaine, malgré toutes les images d’Epinal que l’on cultive dans les médias d’ici et là

QUE FONT-ILS DANS LA VIE?

Nous rencontrons d’abord Keren, la quarantaine active, expressive et solaire, qui a justement tout d’une créature botticellienne qui s’ignore. L’analogie nous est venue lorsque nous l’avons croisée dans sa propre galerie d’Art, entourée de pièces rares et de tableaux de la Renaissance italienne, revisités façon Pop par divers artistes israéliens.

Keren est mariée à Nasser et le couple a eu 3 enfants, l’archétype-même du couple israélien si l’on se réfère au taux de natalité moyen.
Son époux, Nasser, est diabétologue à l’Hôpital de Hassaf Harofeh, aux environs de Ramley où il exerce depuis plusieurs mois déjà.

Le tandem gère les dépenses quotidiennes par un compte commun, même si Keren a gardé un compte nominatif, afin de dissocier son affaire et de préserver les intérêts de sa famille, si un jour la crise venait à frapper à leur porte. Seulement, Keren est une femme d’affaires avisée.
De l’Art, oui…Mais sur fond d’E-commerce.

REVENUS DU COUPLE ? 54.200 NIS (12.000€) par mois

Son business se fait surtout sur le Net : des Marketplaces, des plateformes spécialisées, Etsy, mais pas seulement. Résultat : Keren vend de l’art contemporain, partout où elle n’aurait jamais imaginé expédier la moindre pièce. Ajoutons à son catalogue quelques oeuvres empreintes de Rétro, du petit mobilier industriel, les chineurs trouvent forcément leur bonheur dans l’une de ses e-boutiques.

Keren se verse un salaire avoisinant les 39.000 NIS mensuels (un peu moins de 8.000 € mensuels). Quant à Nasser, ce dernier perçoit quelques 15.200 NIS (presque 3.200€).

=>Le point commun des deux métiers? Aucun des deux ne compte les heures de labeur.

Chez Nasser à Jaffa

AU COEUR DES DEPENSES MENSUELLES ? Le mode de garde des trois enfants!

Aussi, l’un des principaux postes de dépenses de la famille AL-SAYAD réside – hors habitation – dans la garde quotidienne des trois enfants. Il leur en coûte pour deux nounous aux horaires qui s’alternent, 7636 NIS (1564€), charges comprises. Les grands-parents prennent parfois le relais, histoire d’assurer un environnement familial solide à la fratrie.

LEUR TOIT, LEUR “HOME SWEET HOME” A UN COÛT : 19.000 shekels mensuels (3.890 €), mensualités d’un prêt consenti sur 20 ans par la Leumi.

Un grand salon, une cuisine accueillante, 4 chambres et 2 petites salles de bains“, au coeur de la vieille ville de Yafo. Autant dire, l’acquisition de toute une vie pour ce couple pourtant si peu attaché au principe de propriété. Keren ajoute “les enfants ont de l’espace et nos visiteurs s’y sentent un peu comme chez eux“.

Car, la petite famille ne manque jamais une occasion de recevoir, “quand le temps le permet“, des voyageurs de passage : “Nous avons récemment ouvert un compte sur CouchSurfing, cela nous permet de recevoir de temps à autres des Globe-trotters. En Janvier dernier, une jeune Chilienne est même restée 5 jours à la maison! Depuis, notre aînée rêve d’apprendre l’espagnol et devenir prof plus tard.”

=> Un bonheur d’ouverture qui n’a pas de prix, d’après ce couple israélien.

Dans l’absolu, l’immobilier est plutôt coûteux en Israël, un véritable paradis pour agents immobiliers. Jaffa (Yafo), le vieux quartier arabe de Tel-Aviv n’est ainsi pas en reste. Leur appartement fait souvent l’objet de prospection téléphonique en tout genre…le rêve de tout propriétaire?

DEPENSES FIXES, SUITE :

“Nous réglons pas loin de 2000 NIS (410€) de charges relatives à notre logement (la Mairie, les poubelles, les frais de

En bas de chez eux

copropriété et l’eau, notamment). Rendez-vous compte : c’est presque 50% du Smic en Israel!“, râle Keren, même si elle est consciente de faire partie d’une catégorie de privilégiés.

Nous avons beaucoup de chance et nous entendons bien en faire profiter un maximum de proches, Nasser et moi savons que notre confort a été durement acquis“.

Il y a bonne fortune et fortune, selon un vieil adage européen. D’ailleurs, à aucun moment, Keren ne fait référence à leur vie intime. Elle souligne juste “Oui, je viens d’une famille juive et mon mari se nomme Nasser. So what?! Tout ce que je peux dire est que nous célébrons deux fois plus de fêtes religieuses que ne le ferait la plupart de nos amis!“. De l’humour et de la légèreté pour appréhender la vie comme elle vient.

Et des responsabilités, le couple n’en manque pas.

AUTRES DEPENSES FIXES :

Impôts: pas loin de 9000 NIS mensuels (1840€) sur 2011.
Assurance habitation : 195 NIS tous les mois.
Electricité: 940 NIS (193€) en prélèvement automatique, pour ce couple qui se refuse – assez rare pour le souligner – à installer un téléviseur à la maison. “Les enfants jouent, dessinent beaucoup et ne ressentent aucun manque particulier. Nous attachons beaucoup d’importance à leur éveil artistique, afin de prendre le relais de l’école“.

– Les deux plus grands, justement, sont scolarisés à la congrégation des Frères de Jaffa : 1000 NIS/mois (205€) restauration scolaire comprise pour un établissement dont la qualité d’enseignement dépasse le périmètre de la ville, si l’on en croit les heureux parents.

LES DEPENSES DE LA VIE COURANTE ?

– Courses et alimentation : 2500 NIS (512€)

– Le forfait téléphonie mobile de Nasser est pris en charge par l’établissement hospitalier au sein duquel il officie. Keren s’en sort, quant à elle, pour 400 NIS (82€) en moyenne.

Leur astuce :Afin de limiter les dépenses parfois farfelues, nous réglons l’essence et le reste en espèces. Nous retirons au guichet, chaque semaine, 1500 NIS en espèces, pour nous deux, une sorte de pot commun où se concentre l’essentiel des dépenses du quotidien.” => Soit 6.000 NIS rapportés au mois (près de 300€/semaine).

Nasser insiste sur le fait que cela permette surtout “d’oublier la carte bancaire, au grand désespoir du banquier!“. Keren confie, au passage, ne jamais trop savoir où partent ces Shekalim, puis se reprend : “Alors, voyons… la piscine des enfants, les frais dentaires de notre aînée, tout peut y passer… Ah, les enfants!” soupire-t-elle en plaisantant.

LE PLAISIR ?

– L’habillement : nous commandons tout sur internet, je le fais le plus souvent depuis la Galerie, pendant ma courte pause déjeuner. “Je fonctionne par coups de coeur et j’évaluerais cela à 300 NIS (61€)“.

– Sorties en famille : une virée tous les 15 jours, souvent vers le même restaurant tenu par un ami de Nasser dans la périphérie de Tel Aviv. “Nous tenons à régler l’addition et puis compte tenu de la chaleur de l’accueil, c’est bien peu de choses, croyez-nous“. Comptez 800 NIS (164€) tous les mois pour au moins deux dîners avec toute la tribu.

– Vacances : un pécule de 1900 NIS (390€) de côté chaque mois dédiés aux vacances familiales. « Nous essayons de voyager un maximum, mais le coût est difficile à chiffrer exactement », affirme Keren.
Nous avons sillonné le Grand Nord l’an dernier et prévoyons de nous rendre un jour à Paris, pour faire visiter le Musée du Louvre aux enfants.” Et le couple d’ajouter: ” Si l’on peut échanger nos maisons, ce serait l’idéal…“. L’appel est lancé!

ET L’EPARGNE ?Ce que nous ne dépensons pas, nous l’épargnons“. La Palice n’aurait certainement pas dit mieux.
Mais encore? Environ 2000 NIS (plus de 400€) tous les mois.

Spontanée, Keren termine cette entrevue en citant une femme de Lettres américaine : “Toute générosité se paie, c’est même par là qu’elle vaut.”


Le concept vous plait ? Vous avez aimé découvrir le budget d’Aliza en détail ? Partagez votre histoire avec les 70 000 lecteurs de Coolisrael !

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–          Envoyez-nous une photo de vous (sauf si vous optez pour l’anonymat !)

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