Lettre ouverte à la terre d’Israël

Après une longue hésitation sur la meilleure façon de t’introduire, je commencerai finalement par un contexte universel. Une explication qui devrait rassurer toutes les personnes en quête de sens, qui comme moi, ont cherché à comprendre les secrets de ta terre (et à devenir israélienne).

Une histoire d’amour n’est jamais simple. Si les débuts sont idylliques, les tourments ne tardent jamais. Malgré les décennies de romances expirées, personne n’a encore trouvé la panacée pour que tout fonctionne sans embarras. Pour autant, la découverte de l’autre passe inévitablement par des moments difficiles. Un des premiers ingrédients est peut alors la clairvoyance pour saisir, malgré toutes les mésaventures, le merveilleux cadeau que le destin vous a offert. L’art de voir l’essentiel.

Israël, tu es certainement la plus grande et belle histoire d’amour de ma vie. Si le monde t’arrache et te jalouse tes faveurs, c’est indéniablement pour tes nombreux attraits physiques mais surtout spirituels. Evidemment, nos déboires sont nombreux mais comment oser t’en tenir rigueur? Tu fais battre mon cœur d’un rythme exaltant, à la cadence de disputes explosives, de conventions annulées, de politesse oubliée et d’un code social réformé. Pourtant, cette musique qui est la tienne, est partie intégrante de ton charme qui happe le premier prêt à t’aimer.

Oui tu es extrême. Tu remets chacune de mes valeurs en question, tu revois mon confort à la baisse et mes priorités ailleurs. Quant à ma confiance tu la bouscules sans ménagement. Forcement notre rencontre est choquante et percutante, comme un accident, et pourtant ni moi ni personne ne cesse de voir en toi l’unique eldorado de cette terre. 470 km de long 135 km de large: tu as un corps aussi fin qu’une île et pourtant tu es la plus grande à mes yeux.

Tu offres de la verdure odorante, des vignes aux raisins sucrés, des déserts aux pierres de milles couleurs. Tes fleuves et tes mers suivent une danse continue et battante au rythme d’un soleil chaud et réconfortant, et d’une Lune bienveillante, toujours là pour prendre le relais la nuit tombée. Ta faune et ta flore sont aussi variées que sur le plus grand des continents et tu pourvois à tout sans qu’on ne manque de rien.

Alors oui, aimer signifie faire des concessions et accepter avec calme et sérénité les échecs sans abandonner pour autant. Ta force est inexplicable mais tu déploies tout en moi.

Alors oui, pour toi Israël, terre de feu, ancestrale, disputée et promise, je ferais toutes les concessions nécessaires pour que ça fonctionne. Je ne sais pas si je serais à ta hauteur, si tu me laisseras faire mes preuves sans trop m’inquiéter mais saches que je ferais tout pour répondre de mon mieux à ton extravagance.

Avant de repartir en France, laisse moi te dire que j’ai essayé ardemment d’être la plus israélienne des sabras même si je n’ai pas encore tout saisie de ton caractère. Je reviendrais pour t’aimer de nouveau, te repousser mais toujours t’adorer d’un amour facile et évident. Tu m’as ouvert les bras et offert des rencontres authentiques, un nouveau regard, et une joie contagieuse.

Toi ma belle, ma précieuse terre, à très vite.

A vous, autres prétendants, que votre amour ne vous épargne rien et vous offre ainsi la vraie clé du bonheur.