A l’Université de Tel-Aviv, Manuel Valls invite à la coopération franco-israélienne

Le Premier Ministre français, Manuel Valls était hier dimanche 22 mai à l’Université de Tel-Aviv, à l’occasion du 60e anniversaire de l’Université. Il y a reçu la médaille Georges Wise, la plus haute distinction de l’UTA, des mains du Prof. Joseph Klafer, président de l’Université, du Prof. Jacob Frenkel, président du Conseil des Gouverneurs et du Prof. François Heilbronn, président de l’Association des Amis français de l’Université, en présence de l’ambassadeur de France en Israël, Patrick Maisonnave et de l’ambassadrice d’Israël en France, Aliza Bin-Noun. Après un discours dans lequel il a vivement dénoncé le mouvement de boycott contre Israël, le Premier ministre, à la tête d’une importante délégation officielle, dont la ministre de la Culture Audrey Azoulay, a dialogué avec une dizaine d’étudiants de l’Université.

Faisaient également partie de la délégation de nombreux députés et élus français, des représentants des organisations juives ainsi que Serge et Beate Klarsfeld, qui ont consacré leur vie à la poursuite des anciens criminels nazis.

Rappelant les mesures prises en France par le Premier Ministre contre le racisme et l’antisémitisme, le Prof. François Heilbronn a souligné que Manuel Valls était “un vrai ami d’Israël, à l’encontre de ceux qui, après avoir été élus oublient qu’ils l’ont été”.

Le Prof. Jacob Frenkel a déclaré que l’Université était très honorée de la visite du Premier Ministre, “qui reflète les liens de longue durée en Israël et la France et général, et l’Université de Tel-Aviv et les universités françaises en particulier. Nous vous admirons pour votre courage et vos principes, et vous remercions pour votre lutte contre l’antisémitisme et le boycott d’Israël, et votre soutien aux Juifs de France”, a-t-il ajouté. ” A l’Université de Tel-Aviv, nous croyons que dans l’excellence, la tolérance, l’ouverture, l’innovation, le dialogue, et ce sont également les valeurs de la France”.
Le Prof. Joseph Klafter, a de plus mis en garde contre les nuages orageux qui se font jour en Europe, relevant que la France a connu ces dernières années une recrudescence des sentiments antisémites et anti-israéliens.

La médaille George Wise a été remise au Premier ministre français “en reconnaissance de son rôle exemplaire de dirigeant et d’homme d’État, de sa détermination courageuse pour lutter contre les manifestations de l’antisémitisme et du racisme en France, y compris sa dénonciation publique du phénomène de l’antisionisme comme nouvelle forme d’antisémitisme, pour son rôle dans la promotion des relations franco-israéliennes et ses sentiments chaleureux d’amitié envers Israël et le peuple juif”.

Manuel Valls s’est pour sa part déclaré ému et honoré de l’attribution de cette médaille. Il a insisté sur la coopération scientifique et culturelle entre les deux pays, et le rôle central de l’UTA à cet égard, qui trouve son expression dans ses liens privilégiés avec une série d’institutions universitaires françaises, comme Sciences Po, la Sorbonne ou Polytechnique. Il a souligné leurs valeurs communes, en particulier l’indépendance de l’Académie : “En me remettant cette médaille, vous saluez la France et la coopération entre votre université et les centres universitaires français. L’Université de Tel-Aviv est le pont scientifique majeur entre la France et Israël. Nous avons beaucoup à apprendre de votre université. Votre approche interdisciplinaire, votre volonté de promouvoir l’innovation et les liens entre la recherche et l’industrie constituent pour nous une source d’inspiration”.

Il a par ailleurs vivement critiqué le mouvement de boycott contre Israël : “Je formule le vœu que la coopération se renforce entre les professeurs, les chercheurs et les étudiants de nos deux pays. Cette invitation constitue la plus forte et la plus sincère des réponses à ceux qui prônent le boycott. Comment peut-on se dire démocrate et éclairé et en même temps appeler au boycott de la culture et de l’éducation ? Boycotter c’est couper les ponts, alors que les nations doivent se parler et dialoguer. Derrière le boycott il y a la détestation de l’Etat d’Israël et la haine des Juifs dans leur ensemble. La France ne cessera jamais de se battre pour le droit d’Israël à l’existence et à la sécurité”.

A la veille de sa réunion prévue aujourd’hui avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, il a déclaré que son rôle était de mener un sincère dialogue avec Israël et encourager le dialogue entre elle et les Palestiniens. “Il n’y aura jamais de paix sans négociations. La France s’engage pleinement à une solution durable équitable pour les deux parties”. Selon lui les stratégies de paix aujourd’hui au Moyen-Orient doivent s’appuyer sur l’éducation, la recherche et les liens économiques. La France et l’Europe sont en mesure d’accompagner Israël dans ce processus.

“Ce retour à l’université restera pour moi un souvenir émouvant, témoignage de cette belle relation entre nos deux pays, et reconnaissance de mon combat personnel, le combat d’une vie contre l’antisémitisme. Quand on s’attaque aux Juifs, on s’attaque à la France et à la civilisation” a-t-il conclu.


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