Le jazz de Tel Aviv débarque à Paris

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Les 5, 6 et 7 juin, la nouvelle génération du jazz israélien est à Paris dans le cadre du festival 100% Jazz à Tel Aviv. Trois clubs parisiens (le Duc des Lombards, le Sunside et le Baiser salé) accueilleront une petite dizaine de formations et offriront au public parisien l’occasion de découvrir des artistes qui pour la plupart s’y produisent pour la première fois. Ils se feront l’écho de la trépignante Tel Aviv. L’évènement s’inscrit dans le cadre de l’ « année Tel Aviv », et la rue des Lombards épousera pendant ces trois jours l’atmosphère de la nouvelle “ville qui ne dort jamais”.

Après les pianistes et contrebassistes israéliens Yaron Herman et Avishaï Cohen, c’est le trio de Shai Maestro qui prend la relève, en avant-première à l’Hôtel Lutécia, les 2 et 3 juin – un concert qui s’inscrit également dans le cadre du festival Jazz à Saint-Germain-des-Près. C’est en accompagnant Avishai Cohen pendant cinq ans que Maestro a fait ses armes. Il présentera son nouvel album trio en tant que leader, sobrement intitulé Shai Maestro Trio(un disque Qobuzissime!). A 19 ans, le jeune pianiste accompagnait déjà Avishai Cohen aux quatre coins du monde. Six ans plus tard, l’heure de l’indépendance a sonné pour le jeune homme. Avec son magnifique premier album, le pianiste israélien impose ses envoûtantes créations et une esthétique totalement personnelle, portée haut par un trio virtuose et bluffant. Nourri de culture traditionnelle, classique et jazz, Maestro y affirme son jeu et son riche talent de compositeur. Avec Ziv Ravitz à la batterie (Lee Konitz, Esperanza Spalding…) et Jorge Roeder à la contrebasse (Roy Haynes, Gary Burton…), il offre son profil le plus lyrique comme le plus fiévreux.

«La plus grande priorité, dans un album, c’est l’histoire», insistait-il dans notre rencontre poscast : «qu’il y ait une fin et un début, que quelque chose soit raconté, c’est ce qui permet d’avoir quelque chose de signifiant». Raconter une histoire: c’est bien ce que fera le festival dans son ensemble, qui raisonnera de mélodies traditionnelles juives, assimilées par le jazz.

Le 5 juinItamar Erez (guitare, piano) et son ensemble Adama joueront au Baiser Salé pour un set de quatre heures, pendant que le Gilad Abro Trio (dont le premier album sortira dans le courant de l’année sur le label d’Avishaï Cohen, RazRaz) fera de même au Sunside.

Pendant ce temps-là, au Duc des Lombards, le Quintette de Shauli Einav (saxophone ténor & soprano) mobilisera à nouveau Shai Maestro. Le saxophoniste de 29 ans au son be-bop, passé par l’école d’Arnie Lawrence -saxophoniste de Brooklyn qui a fondé en 1997 le Centre International pour la Musique Créative à Jérusalem– clôturera cette journée.

Le 6 juin, le trio d’Omri Mor, lui aussi familier d’Avishai Cohen, donnera à entendre la diversité de ses inspirations, du rock aux musiques du monde (musique nord-africaine andalousienne) et au classique. Le tout jeune mais déjà très rôdé Tomer Bar Trio investira de son côté le Sunside. Le précoce pianiste jouera des compositions à cheval entre musique locale et jazz.

Le Duc des Lombards accueillera la même soirée le tromboniste Avi Lebovich et son orchestre. Le départ d’Avi Lebovich d’Israël pour les Etats-Unis, en 1992, précèda des années des formations intenses où il collabore avec Chick Corea, Bootsy Collins, Brad Mehldau, et d’autres grands noms du jazz américain. Il signe 4 ans plus tard pour 2 albums solo. Après une décennie aux Etats-Unis, il revient en Israël et créé The Orchestra, transposition contemporaine de l’orchestre de jazz traditionnel, composée de treize membres. Il combine le jazz avec le funk, les musiques du monde, le rock (interprétations de Radio Head notamment) et ses propres compositions. Gageons qu’il nous réserve des surprises…Lire la suite sur qobuz.com

 

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