L’incroyable succès des séries israéliennes

Betipul, Hatufim, The Affair et False Flag sont les séries israéliennes à succès. Elles sont devenues des références mondiales.

Elles sont toujours copiées mais jamais égalées.

En quelques années, la télévision israélienne a su construire une réputation d’audace et d’innovation de ses séries télévisées sur le marché international des programmes audiovisuels. Le jeune secteur compte désormais des poids lourds comme Keshet qui est un groupe de médias qui continue sa conquête du monde.

False Flag (“Kfulim” in Hebrew) est la dernière pépite des séries israéliennes. Il s’agit d’un thriller d’espionnage qui a gagné le Prix du Public de la meilleure série en avril à Paris pour “Séries mania”.

Tout a commencé par Betipul en 2005: une série dramatique qui met en scène les consultations hebdomadaires du psychothérapeute Reuven Dagan. C’est une série télévisée intellectuelle avec un petit budget, adaptée par HBO sous le titre “In Treatment”. Elle a été adaptée dans 20 pays. The affair, autre bébé de Hagai Levi, les deux protagonistes racontent la manière dont ils ont trompés leurs conjoints. Il a décroché en début 2015 le Golden Globe de la meilleur série dramatique.

En 2010: c’est “Hatufim – Prisonniers de guerre” qui connaît un succès fulgurant, qui a inspiré la série américaine “Homeland”. Elle raconte l’histoire de deux prisonniers de guerres libérés après 17 ans de captivité au Liban. Ils doivent apprendre à surmonter leurs traumatismes et se réintégrer dans la société dans laquelle ils n’ont plus de repère et des familles qui leurs sont devenus étrangères.

En 2015 : Keshed, le producteur israélien diffuse sa nouvelle pépite: Dig ( mais produite aux Etats-Unis). C’est une série thriller façon Da Vince Code, un agent du FBI enquête sur le meurtre d’un archéologue, en recherchant l’assassin il va mettre à jour une conspiration religieuse vielle de 2000 ans.

“Supersize Me!” a été adaptée aux Etat-Unis: Rising Star qui est une compétition de chant, a été adaptée dans 25 pays.

Quelques séries télévisées sont vendues “sur le papier avant même la diffusion de l’originale, comme la série thriller israélienne : Hostages qui raconte l’histoire d’une famille qui est kidnappée,Yael Danon, une chirurgienne israélienne de renom se retrouve plongée au coeur d’une conspiration politique de grande envergure..Une version américaine a été tournée et diffusée avant même la diffusion de l’originale.

Comment expliquer le succès de ces objets télévisuels?

Le marché israélien est d’abord limité : sept millions d’habitants pour trois chaînes de télévision dont deux commerciales, avec trois jours de diffusion dans la semaine. Israël a misé sur Hollywood pour exporter ses séries, d’abord sous forme de concept.

Gideon Raff, créateur d’Hatufim: “En un sens, cela montre que les valeurs israéliennes et américaines sont proches. Israël a beau être un pays très particulier, cette idée d’un soldat de retour chez lui, mais soudain étranger pour ses proches, a quelque chose d’universel.”

Le succès de l’industrie israélienne est certainement surprenant, non seulement en raison de la petite taille du pays , mais surtout parce que cette industrie n’existait pas il y a à peine 20 ans.

“Le marché est petit, les budgets sont minimes : le pilote d’Homeland coûte autant que deux saisons d’Hatufim !”, explique Gideon Raff, créateur-producteur-scénariste des deux séries, invité par Séries Mania.

Les producteurs israéliens produit des séries brillantes, dû à la créativité de leur scénario et au public qui est sensible au drame quotidien.

Pour comprendre le succès de ces séries, il faut se rendre en banlieue de Tel-Aviv, dans le quartier high-tech de Kiryat Atidim. C’est là que trône le siège du groupe Keshet piloté depuis près de vingt ans par Avi Nir, unanimement loué par les poids lourds de la profession. « Nous sommes un peuple de storytellers. Si l’on a vendu autant de séries, originales ou remakes, c’est en raison de leur qualité d’écriture », pointe Keren Shahar, directrice de la distribution de Keshet International. « Ici, on n’a pas les moyens de produire des séries à grands renforts d’action et d’effets spéciaux. »

Du coup, ce modèle de business low cost – une série israélienne de douze épisodes coûtant le prix d’un pilote (version de travail) américain – a favorisé une créativité débridée. « Parmi les points forts des auteurs israéliens, il y a le sens de la formule, du concept fort, du “format”, un peu comme dans les shows de divertissement », observe Bertrand Villegas, cofondateur de la société genevoise The Wit, vigie des contenus audiovisuels. La tradition a cependant toujours été celle de privilégier les personnages plutôt que l’action. C’est un modèle unique, fait d’exigence scénaristique, de talent dramatique et de faiblesse des moyens de production.

 


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