Un poète iranien réalise son rêve : visiter Israël !

Payam Feili poete iran visite Israel

Etre poète et gay sous la dictature iranienne n’est pas chose facile… Payam a d’abord fuit en Turquie pour échapper aux persécutions contre lui et sa famille, à cause de son homosexualité et de son amour pour Israël. En ce moment, il est en visite en Israël pour voir la représentation de son dernier roman « I will grow, I will bear fruit … figs » qui va être jouée au théâtre de Tel Aviv en hébreu, cette œuvre retrace une histoire d’amour impossible entre deux soldats iraniens combattant dans la guerre Iran-Iraq de 1980.

Payam a déjà écrit neufs ouvrages dont beaucoup abordent le sujet de l’homosexualité et c’est en Israël, connu pour sa tolérance à l’égard des gays, qu’il espère rester de façon permanente. Pour l’instant il a obtenu un visa de trois mois grâce à la Ministre de la Culture Miri Regev et le Ministre de la défense, Silvan Shalom. Le 10 octobre, il avait publié une vidéo sur sa chaîne YouTube où il s’exprimait en hébreu : « Shalom ! (…) je vous invite à soutenir ma campagne pour visiter Israël, j’ai hâte !! »  

Un pays qu’il ne connaissait pas, sur lequel il a toujours entendu du mal, qualifié par les leaders iraniens de « cancer » et qui ont exprimé la volonté de le faire « disparaître de la carte » mais au lieu de faire naître de la haine chez notre cher poète, il affirme avoir toujours été fasciné par Israël, « toute ces menaces stupides et ridicules que le régime [iranien] émet contre Israël ne m’a jamais influencé et ne m’influencera jamais. »

Il a connu Israël notamment grâce aux films sur l’Holocauste et grâce à l’étude de la Torah. « J’ai découvert Israël de plus en plus et j’en suis tombé amoureux. » Quand il est amoureux, Payam ne plaisante pas, il s’est tatoué une étoile de David sur le cou !

Payam Feili poète iranien étoile de david tatouage

Il faut savoir qu’Israël et l’Iran avait de bonne relations économiques et culturelles jusqu’à la Révolution Islamique en 1979. Payam Feili affirme dans une interview sur Channel 10 « pour moi, Israël est l’un des plus beaux lieux de ce monde » et il rajoute « le peuple Iranien ne déteste pas Israël de la même façon que le peuple Israélien ne déteste pas l’Iran. » Feili a d’ailleurs été surpris de voir à quel point les Israéliens peuvent-être bruyants notamment en voiture avec leur klaxon, il retrouve des comportements qui lui rappelle les Iraniens… 

En Israël, Tel Aviv, la ville qui ne dort jamais, est une destination « gay-friendly » populaire dans le monde. Les gays vivent sans se cacher, ils servent librement au sein de l’armée israélienne et chaque année a lieu la gay pride à Tel Aviv. C’est même une destination de voyage de noces ! Se trouve également à Tel Aviv, un mémorial en mémoire des victimes gays et lesbiennes du nazisme

En Iran, depuis la Révolution Islamique, l’homosexualité est un tabou. Les homosexuels risquent le lynchage et la peine de mort s’ils sont reconnu « coupable » d’homosexualité…

Les groupes humanitaires estiment qu’environ 4000 gays ont été exécutés depuis la Révolution Islamique d’Iran.

Payam a été mis sur liste noire et interdit de publication en Iran suite à une version lourdement censurée de son premier livre, une collection de poème intitulé « The Sun’s platform » en 2005. Egalement son e-mail a été piraté et son blog a été verrouillé. 

Poète iranien en Israel Payam Feilli

Payam est réticent pour s’exprimer sur les menaces qu’il a reçu et les détails sur ses arrestations. Il a été arrêté trois fois en quatre ans, plus récemment en Février 2014 il a été arrêté pour avoir accepté que son œuvre soit publiée en hébreu. Le groupe humanitaire d’écrivains qui défend la liberté d’expression, PEN American Center, affirme que Payam a été maintenu les yeux bandés dans un conteneur de transport dans un lieu inconnu pendant 44 jours sans accusation.  La directrice exécutive de PEN, Suzanne Nossel, affirme « le traitement iranien contre le poète est un crime majeur contre la liberté d’expression. »

Payam Feili a toujours refusé de vivre sous la menace, il affirme « même sous les menaces contre moi et ma famille, je continuais à vivre comme je voulais et rien ne peut changer cela. »  

Vous pouvez suivre et soutenir Payam Feili, sur Twitter et Facebook.


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