Quand la scène devient le théâtre de la vraie vie. David Grossman revient avec un roman au souffle puissant.

Sur la scène d’un club miteux, dans la petite ville côtière de Netanya en Israël, le comique Dovale G. distille ses plaisanteries salaces, interpelle le public, s’en fait le complice pour le martyriser l’instant d’après. Dans le fond de la salle est assis un homme qu’il a convié à son one man show – ils se sont connus à l’école -, le juge Avishaï Lazar, retraité et veuf inconsolable. Il écoute avec répugnance le délire verbal de l’humoriste.

Mais peu à peu le discours part en vrille et se délite sous les yeux des spectateurs médusés. Car ce soir-là Dovale met à nu la déchirure de son existence lorsque adolescent, alors à Gadna (camp de préparation militaire parascolaire) avec son ami Avishaï, on l’avait informé de la mort d’un de ses parents sans lui préciser lequel. Et jusqu’à l’enterrement, Dovale s’était trouvé devant ce choix terrible : de qui – mère ou père – “souhaitait-il” la mort ? Avishai, par lâcheté, lui avait tourné le dos alors que Dovale avait eu besoin de son soutien.

Le juge comprend où Dovale veut en venir avec ce spectacle. Il ressent soudain l’envie d’écrire. Il noircit de notes les serviettes qu’il a sous la main. Trahison de l’amour, trahison de l’amitié ? Règlement de comptes? Pourtant, à la fin du spectacle, entre le juge et l’humoriste, un début de rédemption s’ébauche.

David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est un romancier réputé (notamment Une femme fuyant l’annonce, prix Médicis étranger et Meilleur Livre de l’année 2011 du magazine Lire), essayiste engagé de trois essais qui ont ébranlé l’opinion israélienne et internationale (Le Vent jaune), et auteur pour la jeunesse. En 2010, il a reçu en Allemagne le prix de la Paix des libraires allemands. David Grossman est officier de l’ordre des Arts et des lettres.

Mercredi 9 septembre 2015 à 19 h 30
David Grossman au MAHJ

En conversation avec Émilie Grangeray, journaliste au Monde
Lectures par Gilles Gaston-Dreyfus

À quel jeu se livre Dovale G., cet humoriste déroutant, qui distille des plaisanteries salaces au public de son one man show à Netanya, et qui l’interpelle, le martyrise, le flatte, le divise ? Au moment où progressivement son discours se délite, Dovale se met à nu et livre la déchirure de son existence : une perte terrible subie dans l’adolescence. La scène devient alors le théâtre de la vraie vie et de la violence. Le récit évolue sur une frontière mouvante entre une réalité actuelle dominée par le ricanement vulgaire, où l’expression de sentiments douloureux est de plus en plus difficile, et le deuil.
« L’écrivain israélien signe un déchirant roman du deuil et de l’inconsolable. »
Raphaelle Leyris, Le Monde des Livres, 21 aout 2015

Réservation par mél :  [email protected]
ou par téléphone au 01 53 01 86 48 – du lundi au vendredi de 14 h à 17 h 30 – Tarif : 6 € – 4 €

Musée d’Art et d’Histoire du Judaisme

71, rue du Temple – 75003 Paris

 

Et également  le samedi 5 septembre 2015 à partir de 18H00

Rencontre dédicace à la librairie ” Les Cahiers de Colette”
23/25 rue Rambuteau 75004 PARIS – tél 01 42 72 95 06

lescahiersdecolette.com