Le secret de la longévité : pas de viande et peu de sexe

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Une étude réalisée par un groupe international de chercheurs sous la direction du  Prof. Shai Meiri du Département de Zoologie de l’Université de Tel-Aviv, révèle que les reptiles végétariens qui vivent dans des climats froids et se reproduisent plus rarement ont une espérance de vie de 40% plus longue que celles des leurs homologues carnivores.

L’étude a été publiée dans la revue Global Ecology and Biogeography.

 

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont collecté des données sur la taille, la température, l’alimentation, l’activité et le mode de reproduction de 1014 espèces de reptiles à écailles vivant sous différents climats. Les données comprenaient entre autre  la fréquence de reproduction, l’âge de la première fécondation, et la taille des couvées.

 

D’après leurs conclusions, une activité de reproduction fréquente et une maturité sexuelle précoce sont associés à une vie plus courte. Les reptiles vivant le plus longtemps ont généralement “rythme de vie” plus lent, et sont caractérisés par une reproduction tardive, une ponte plus rare, des couvées peu nombreuses, une taille plus développée, une température corporelle plus froide, et un régime végétarien.

 

D’après le Prof. Meiri, le tuatara (Sphenodon punctatus), reptile endémique de Nouvelle-Zélande, qui pèse jusqu’à 1 kg et peut vivre centenaire, en constitue un bon exemple. « Le tuatara se nourrit principalement de plantes et son secret de longévité est tout simplement de tout faire lentement » explique-t-il. L’environnement a un fort impact sur ce métabolisme : « Le tuatara n’a pas de prédateur, et il n’est pas en concurrence avec d’autres espèces. Il peut donc se permettre de se déplacer et de se reproduire lentement. Il a une couvée une fois tous les quatre ans. Le processus de reproduction consomme une grande énergie chez la femelle, qui a donc besoin de beaucoup de temps pour se remettre en forme. De plus ce reptile vit dans un endroit froid et sa température corporelle est de 18 degrés, ce qui signifie que son métabolisme est extrêmement lent ».

 

A l’opposé, le caméléon de Labord, espèce endémique de Madagascar, vit huit mois au plus, pèse 60 grammes et se nourrit principalement d’insectes et d’arthropodes. « En général, il pond beaucoup d’œufs, et plus il pond plus sa durée de vie est courte » explique le Prof. Meiri.

 

L’étude montre que le mode de nutrition a également une grande influence sur la longévité. D’après les chercheurs, un régime végétarien faible en calories conduit à une reproduction plus lente et une plus longue durée de vie. « De plus, la recherche de  nourriture végétarienne implique moins de risques que la chasse » relève le Prof. Meiri. « Nous avons trouvé que les herbivores ont une vie de 20 pour cent plus longue que les omnivores et de 40 pour cent plus longue que les carnivores ».

Le Prof. Meiri met cependant en garde contre la tentation d’extrapoler les conclusions de l’étude aux humains. « Nous avons affaire à des créatures totalement différentes et il n’y a pas de base de comparaison. Tout au plus des idées pour de futures recherches » dit-il.

Les autres chercheurs ayant participé à la recherche sont le Dr. Inon Scharf  et la doctorante Anat Feldman du Département de Zoologie de l’Université de tel-Aviv , ainsi que des chercheurs de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la république de l’Equateur et de Malaysie.


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