La fusion de l’Orient et de l’Occident en Israël, c’est du gâteau

Knafe

L’idée est simple : faire asseoir des Arabes et des Juifs à la même table, autour d’une part de Knafeh. Contrairement aux idées reçues, en Israël, c’est déjà possible.

Et c’est même un fait qui évolue, pour réunir les tablées autour de nouveaux Knafeh. Cette petite histoire d’un britannique, Danny Phillips, qui en arrivant en Israël, a appris à aimer cette pâtisserie arabe et en a fait un business est un des nombreux exemples que la fusion des cultures pour créer quelque chose de nouveau se passe tous les jours en Israël. On pourrait presque en écrire une fable de la Fontaine, ou un constat à la Nabila.

Mais avant tout, Kna-quoi? Vous avez raison de vous interroger. Oui, trop souvent, on a parlé du Hummus au détriment du Knafeh. Vous nous suivez toujours ? Si oui, gros spot sur le nouveau Knafeh, mélange d’Orient et d’Occident qui va vous faire fondre.

Le Knafeh est au Moyen-Orient ce que le cheesecake est à New York (toutes proportions gardées)

Loin d’être un simple ersatz du cheesecake, cette pâtisserie d’origine arabe fourrée au fromage est composée de deux fines couches croustillantes de nouilles kadaif (petites vermicelles très populaires dans la pâtisserie orientale, appelées aussi “cheveux d’anges”, pensez baklava), enrobant délicatement un fromage frais, nappées de sirop et saupoudrées d’éclats de pistaches.

Selon Shiri Katz, critique culinaire, « goûter un vrai Knafeh pour la première fois c’est comme d’exploser de rire en plein milieu d’une fête en n’étant pas tout à fait sûr que la blague ne te concerne pas. Le fromage de chèvre te brûle la langue alors qu’une explosion de sucre inouïe envahit tous tes sens. [Danny] m’a dit qu’il n’avait pas vraiment aimé la première fois, mais qu’en même temps, il ne pouvait plus s’empêcher d’y penser, c’est devenu son obsession ».

L’homme qui tomba amoureux d’une pâtisserie au fromage

Danny Phillips a fait son aliyah en 2007 sans savoir vraiment ce qui l’attendait. « Mon plan était d’aller en Israël et de voir ce qui se passerait”.

Cette année, il a ouvert le premier café dévoué exclusivement à cette pâtisserie orientale adulée par les Israéliens, Arabes comme Juifs, dans le quartier branché de Noga, à Jaffa. Le café Knaffe Noga abrite maintenant le Knafeh nature, un MUST, mais également des variations sucrées et salées, toutes des créations sorties de la tête du gastronome Danny Phillips.

Le nouveau Knafeh, c’est bobo mais c’est bon

Oubliez vos boulgours, quinoas et autres baies de Goji que vous tentez désespérément d’agrémenter. Le Knafeh que sert Danny est classe, recherché et délicieux!

Parmi les différents types de Knafeh sucrés on trouve le classique, le Knafeh au halva, à la noix de coco, à la cannelle –et même la version vegan où la crème de coco remplace le fromage frais. Et puis il y a l’innovation majeure du Knaffe Noga. Les Knafeh salés comme le “Boker Tov Noga” (littéralement “Bonjour Noga”) —un Knafeh à l’envers dans une Chakchouka (plat israélien d’origine tunisienne à base d’œufs pochés dans une sauce tomate épicée) avec du fromage Sulguni (fromage mariné géorgien).

Une cuisine fusion à l’image d’un pays

Mais si Danny innove avec ses Knafeh, il n’oublie pas pour autant leur origine. Ce dessert arabe est incontournable pour chaque iftar du Ramadan (dîner qui rompt le jeûne de la journée). « Notre service est basé sur l’hospitalité des Arabes », raconte Danny.

L’histoire de ces nouveaux Knafeh, c’est le mélange de la culture culinaire arabe et des idées d’un Occidental sur le sol israélien. Ce syncrétisme des cultures juives, arabes et occidentales qui réunit quotidiennement les communautés en Israël, semble toutefois tarder à se manifester dans les rues françaises…

 


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