D’où viennent les armes du Hamas ?

missiles iraniens FAJR-5

D’où viennent les armes du Hamas

Aujourd’hui vous pensez peut-être que le Hamas est isolé à Gaza, démuni, sans aucuns moyens de défense. Pourtant, si on se contente d’observer les moyens employés pour attaquer Israël, il est aisé de constater l’existence d’un arsenal de guerre. La question qui se pose est de savoir d’où proviennent ces armes étant donné que Gaza n’a que deux frontières, l’une avec l’Egypte fermée depuis la prise de pouvoir de Morsi et l’autre avec Israël par laquelle des marchandises transitent mais sont inspectées scrupuleusement.

Plusieurs rapports des Nations-Unies et de centres de lutte anti-terroriste permettent de retracer l’origine et le trajet emprunté par les armes à destination du Hamas à Gaza. Les ports iraniens ou syriens constituent souvent la première étape du voyage. En général le Soudan est la deuxième destination à partir de laquelle les cargaisons d’armes sont envoyées vers le Sinaï en Egypte qui dispose d’une frontière avec la bande de Gaza. Le Nigéria est aussi concerné, en octobre 2010, un arsenal y a été découvert, dissimulé dans des conteneurs chargés de matériaux de construction dont la destination était le Sinaï. La plupart du temps, les armes transitent partiellement par bateaux.

Un rapport d’experts mandatés par les Nations-Unies a été rendu public le 25 juin 2014 pour prouver l’implication de l’Iran dans la cargaison de 20 conteneurs d’armement dissimulés à bord d’un navire de commerce (Klos-C), qui avait été intercepté par la marine israélienne le 5 mars 2014. Il contenait des armes de pointes et des munitions, et particulièrement des roquettes de longue portée, en provenance d’Iran en direction du Soudan, puis de la bande de Gaza. L’arsenal dissimulé dans les conteneurs contenait plusieurs dizaines de roquettes, près de 200 obus de mortier de 120 mm et environ 400.000 munitions de calibre 7.62. D’après ce même rapport, l’Italie a signalé que l’Iran aurait transporté des explosifs secs parmi les sacs de lait en poudre.

Des sources des services de renseignement israéliens citées par le New York Times ont affirmé en avril 2011 que les armes du Hamas, en l’occurrence des roquettes iraniennes Fajr-5, avaient été acheminées en pièces détachées depuis l’Iran vers le Soudan avant d’être livrées à Gaza, via les tunnels de contrebande qui relient Gaza à l’époque au Sinaï égyptien. Le site d’Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, affirmait en novembre 2011 : « Toutes les unités de la résistance libanaise et palestinienne ainsi que les Gardiens de la révolution iranienne sont en état d’alerte pour transporter à la résistance de Gaza toutes les aides militaires nécessaires. Malgré la difficulté de l’acheminement rapide d’armes due à la situation sécuritaire en Syrie, d’importantes quantités de roquettes sont arrivées effectivement aux factions palestiniennes ».

D’innombrables tunnels de contrebande d’armes ont été construits entre le Sinaï et la bande de Gaza permettant le transfert de nombreux missiles dont certains, comme les M-75, en provenance d’Iran, ont frappé la région de Tel-Aviv lors de l’opération Pilier de Défense en 2012. Actuellement, les tunnels entre la Bande de Gaza et le Sinaï sont régulièrement détruits par l’armée égyptienne qui soupçonne le Hamas d’aider les organisations terroristes sunnites dans la péninsule. Mais lorsque les entraves au cheminement de son arsenal se multiplient, le Hamas doit disposer de moyens pécuniaires suffisants pour construire ses propres armes. Et pour cela le Qatar fait office de banque. Ismael Annyeh, leader du Hamas, a déclaré en octobre 2012 que l’Emir du Qatar avait promis un total de 400 millions de dollars d’aide à la Bande de Gaza, au lieu des 250 annoncés auparavant. Alors ? Le Hamas est-il vraiment démuni ou bien est-il en train de se victimiser afin de sensibiliser les medias internationaux?

A bon entendeur…


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