Des substances hallucinogènes circulent dans les couloirs de Sciences Po

Science Po lemique 400

Science Po lemique

A Sciences Po, la reconnaissance des associations est une étape très importante sur le campus universitaire. Chaque année, une centaine de groupes étudiants aux profils divers participent à la vie du campus.

Pendant près de trois jours, chaque ancienne et nouvelle organisation met en place un stand autour duquel les étudiants peuvent poser des questions, recevoir des prospectus indiquant le programme, la charte et le statut de chaque organisation.

Ce qui est magnifique dans cette reconnaissance, c’est la liberté d’expression, l’opportunité donnée aux étudiants de s’exprimer publiquement, d’assumer la complexité et faire preuve de courage intellectuel.

A Sciences Po Paris, environ 150 stands sont installés. L’implantation se faisant par ordre alphabétique, l’une des premières que l’on peut rencontrer en arpentant les stands  est l’Association France-Palestine présente pour la première fois sur ce campus.

A première vue, la présence de cette association ne devrait rencontrer aucun avis négatif. Quand nous nous intéressons d’un peu plus près au sujet nous pouvons lire que l’association France Palestine Solidarité rassemble les personnes attachées au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et à la défense de la personne humaine, pour développer la solidarité avec le peuple palestinien.

Je m’approche donc du stand afin d’en savoir un peu plus sur cette organisation. Les prospectus y sont nombreux, leur graphisme est impeccable. L’envie de lire et de m’y intéresser m’envahit. C’est alors que quelque chose de particulier attire mon attention.

Un flyer intitulé “Parrainage d’un prisonnier politique palestinien”. Au dos du dépliant est jointe une carte postale où le mot “liberté” est accentué et où il suffit d’inscrire son nom pour parrainer un prisonnier.

Les premières phrases du dépliant sont : “Résistants, ils sont des milliers de prisonniers politiques, qui croupissent, depuis des mois ou des années, certains depuis 20 ans, dans les prisons israéliennes, en toute illégalité au regard du droit international”.

Je m’interroge : Comment peut-on utiliser le verbe “croupir” et “illégalité au regard du droit international” sans n’avoir jamais visité une prison en Israël ?

Je vous l’ai dit dans un article précédent, je suis sociable et ouverte d’esprit, j’accepte le désaccord. Mais lorsque la propagande est fondée sur du mensonge, il est dans mon devoir d’apprentie politicienne ou simplement de démocrate de réagir.

Je voudrais insister sur le fait, que ces prisonniers sont retenus selon les principes du droit international. Pour preuve, il vous suffit de “googler” le terme “Palestinian prisoners in Israël” pour pouvoir lire la liste des droits des prisonniers.

En tant qu’Israélienne ayant déjà visité la prison Ofer en Judée-Samarie où sont détenus des Palestiniens, je peux vous assurer que leurs droits sont respectés : salles de prières, supermarché avec un bon d’achat de près de 600 euros par mois et par prisonnier, visites et réceptions de lettres multiples par mois,  salle de sport et espaces de promenades, visites médicales régulières en accord avec la Croix Rouge et Médecins sans Frontières.

Pour l’anecdote, des salles de sport sont même destinées séparément aux membres du Hamas et du Fatah afin d’éviter que ceux-ci, qui se haïssent les uns les autres, n’en viennent aux mains ou, pire, ne s’entretuent.

Ces “prisonniers politiques” reçoivent un diplôme universitaire grâce à mes impôts.

Mais ce n’est pas tout, les prisons comportent plusieurs salles de cours. Les prisonniers ont la possibilité de suivre des études de licence et de master dans différentes disciplines universitaires. Ces cours sont donnés par l’une des plus grandes universités israéliennes, l’ “Université Ouverte”. Ce sont les citoyens israéliens, au travers de leurs impôts qui financent ces cours. Au-delà de ça, comme l’a exposé récemment le journaliste américain Edwin Black, chaque prisonnier palestinien touche un salaire généreux financé par vous, chers Européens.   

De nombreux arguments présentés dans le dépliant ne correspondent pas à la vérité.

Il est écrit que la question des prisonniers est un des sujets les plus sensibles qui touche toutes les classes de la société palestinienne et que ce moyen est utilisé pour détruire la société palestinienne et non pour défendre sa sécurité.

A cela je réponds que ce sujet est un sujet sensible tant pour la société palestinienne que  pour la société israélienne. En effet, ces prisonniers ont du sang sur les mains, le sang de victimes innocentes israéliennes ou non. Des milliers de personnes ont perdu leur vie ou resteront handicapés jusqu’à la fin de leurs jours, non car ils étaient responsables ou coupables mais simplement parce qu’ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment : le restaurant, le café ou la galerie commerciale que le terroriste avait choisi pour commettre un carnage.

Ce moyen est tout sauf utilisé pour détruire la société palestinienne. Mais en fait, de quel moyen parle-t-on ? D’enfermer des gens dangereux, des assassins qui ont tué le fils de mon voisin  mais qui aurait aussi pu tuer  votre parent, votre ami, simplement venu en touriste visiter Israël.

Si c’est de cela que vous parlez, alors je vous rappelle simplement que tous les pays dans le monde souhaitent se protéger des personnes commettant des attentats terroristes contre les civils.

N’est-ce pas une des premières obligations des autorités publiques de protéger leurs concitoyens et les personnes étrangères présentes sur leur territoire ?

Mais ne croyez pas non plus que je sois naïve. Il y a sûrement certaines techniques utilisées pour “convertir” un prisonnier en indicateur des services de sécurité israéliens ou pour lui faire avouer quelque chose, mais ce n’est pas cela que vous écrivez sur vos prospectus.

Chers membres de l’AFPS, depuis déjà deux mois, vous distribuez vos tracts en faveur des prisonniers palestiniens détenus en Israël. Je ne vous ai pas entendu dire ne fut ce qu’un seul mot sur les 1027 prisonniers palestiniens libérés en échange de Guilad Shalit ou encore sur la libération de terroristes tels que Samir Kuntar en échange des dépouilles des réservistes  Regev et Goldwasser pour pouvoir les inhumer décemment.  

Dernièrement encore, l’Autorité palestinienne a exigé la libération de plus d’une centaine de prisonniers, certains coupables de crimes de sang, rien que pour accepter de revenir à la table des négociations. Qui osera encore prétendre que l’Etat d’Israël ne fait pas tout  pour arriver à une paix entre les parties ou simplement pour retourner à la table des négociations ?

Quel autre pays a libéré des prisonniers sans rien recevoir en retour ?

Ces prisonniers sont très bien traités. Pour vous en convaincre, il vous suffit de revoir leurs visages lors de l’échange pour la libération avec le soldat Guilad Shalit  en octobre 2011. D’un côté, des ventres bien ronds et le sourire aux lèvres de prisonniers palestiniens,  et de l’autre un soldat amaigri, ne portant plus de lunettes depuis cinq ans alors qu’il souffrait d’une forte myopie  et portant encore sur lui des blessures non soignées de restes de bombes explosées. Au mépris des conventions internationales, aucune visite de la Croix Rouge Internationale n’avait été autorisée sans que cela ne préoccupe d’ailleurs le monde. Imaginez le tollé si les autorités israéliennes ne permettaient pas à la Croix Rouge de visiter les prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Alors arrêtez de prétendre que les prisonniers palestiniens « croupissent » en prison !

Les familles endeuillées qui ont perdu un des leurs êtres chers durant un attentat terroriste, en ont « gros sur la patate », surtout quand on sait que nombreux sont les prisonniers qui, une fois libérés, reprennent leurs activités terroristes.

Votre dépliant mentionne l’existence de jeunes Palestiniens détenus en Israël.

Il y a une semaine, un jeune Palestinien de 16 ans est entré dans un bus à la station centrale de Afula, ville du nord d’Israël avec une population mixte d’habitants arabes et israéliens. Cet adolescent a poignardé à mort sans aucune raison, un soldat israélien de 18 ans retournant vers sa base militaire. Alors oui, il y a des jeunes adolescents dans les prisons israéliennes, et je devrais m’en excuser ?


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