Du jamais-vu : l’ambassadeur d’Israël dans une mosquée à l’occasion du Ramadan

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La mosquée de Drancy était lundi soir le lieu d’un événement sans précèdent pour le rapprochement communautaire en France. L’ambassadeur d’Israël en France, Yossi Gal, a été reçu par l’Imam de Drancy Hassen Chalghoumi et une vingtaine d’Imams et de dignitaires pour honorer la communauté musulmane pendant le Ramadan, la fête la plus importante de son calendrier. Pour l’occasion, toute une congrégation de fidèles et de chefs de différentes communautés musulmanes en France étaient présents pour fêter ensemble et simultanément soutenir ce message de fraternité. Les nombreux chefs de communauté musulmans et l’Ambassadeur d’Israël, ont partagé  des discussions chaleureuses en arabe. La liste des communautés représentées faisant figure de soutien est impressionnante: mauricienne, pakistanaise, sénégalaise, malienne, afghane… L’Imam d’Auxerre, des membres de l’opposition tunisienne, la fille du roi de la Libye et le chef de la communauté copte-égyptienne avaient également fait le déplacement pour l’événement.

Un des moments forts de la soirée fut une visite guidée de la mosquée de Drancy pour l’ambassadeur israélien. L’ambassadeur et l’Imam Chalghoumi ont pris le temps pour lire ensemble des versets du Coran dans un esprit de respect pour l’autre.

Ils se sont ensuite installés sous la tente d’Abraham dressée à côté de la mosquée pour l’occasion. L’objectif de la soirée était de partager un repas de fin de jeûne, un banquet sans trop de protocole mais insistant plus sur la convivialité, comme un rassemblement symbolique de paix. La tente était remplie à ras bord, avec plus d’une centaine de représentants religieux mais aussi politiques, comme le maire de Drancy et des représentants du ministère de l’Intérieur. S’est joint à eux l’écrivain Marek Halter, le producteur de cinéma et homme d’affaires tunisien Tarek Ben Ammar et Latifa Ibn Ziaten, pour assister à cet instant sans précèdent de fraternité intercommunautaire.

Avant de commencer les festivités de l’Iftar, le repas qui suit la fin d’une journée de jeûne du Ramadan, l’ambassadeur et l’Imam se sont exprimés sur l’espoir de coexistence et de fraternité que cette soirée représentait, malgré les attaques médiatiques qui cherchent à blesser la légitimité du travail de rapprochement de Chalghoumi. C’était une réception au carrefour des religions, payant hommage au mois sacré musulman tout en avançant un rapprochement pour la paix et le respect.

Durant son discours, Hassen Chalghoumi a rappelé combien tous les Imams présents étaient débordés durant la période de Ramadan mais avaient décidé de prendre le temps pour assister à cette fête marquante. Cette fraternité est soulignée, a-t-il-dit, par la présence de représentants juifs, chrétiens et musulmans, face à la montée dangereuse du racisme en France comme danger commun. Le vice-président de la LICRA Gerard Unger représentait par sa présence ce propos.

Yossi Gal a ensuite pris la parole, en arabe, et a décrit cette soirée comme un symbole de paix, de fraternité et de coexistence. Cette initiative était aussi un signe additionnel d’engagement pour promouvoir la compréhension et le respect. Il a félicité Chalghoumi et l’ensemble des Imams pour leur courage et leur persévérance face à une blogosphère agressive qui cherche à détruire leurs efforts. Mais la vue d’ensemble de toutes les confessions et de dénominations politiques présentes lundi soir indiquait une dissonance entre leur version et la réalité.

Le président du Crif, Roger Cukierman a ensuite décrit cet événement comme un symbole du bien qui parfois triomphe sur le mal. L’émotion était palpable dans l’assemblée.


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