Naim Araidi, poète arabe et ambassadeur d’Israël – السفير العربي لاسرائيل

Naim Araidi

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Il existe dans le monde, une ambassade d’Israël où l’ambassadeur est un poète arabe membre de la communauté druze, le  ministre plénipotentiaire est arabe chrétien orthodoxe de Jaffa et où la langue parlée dans les couloirs de la représentation diplomatique de l’Etat hébreu est l’arabe.  

En avril 2012, Naïm Araidi est nommé ambassadeur d’Israël en Norvège par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Avigdor Liberman. Naïm Araidi est  professeur de littérature hébraïque comparée. Il a enseigné dans les Universités de Haïfa et Bar Ilan, puis au Collège Gordon ainsi qu’au Collège arabe pour l’éducation en Israël. Sa langue maternelle est l’arabe mais il rédigea ses premiers poèmes en hébreu. Il est aussi journaliste sur la Chaîne 2 où il présente le JT et  un programme pour enfants.

Lauréat de nombreux prix  littéraires en Israël et dans le monde, Naïm Araidi est considéré comme un exemple pour tous les Israéliens.

Coolisrael est allé à la rencontre de celui qui est surnommé en Israël “Le génie de l’hébreu” et qui occupe un des plus haut poste de la diplomatie.

Vous êtes un poète et étiez un poète avant d’être devenu  diplomate. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Ambassadeur d’Israël à Oslo en Norvège depuis une année. Je ne suis pas un diplomate de carrière, je fus nommé ambassadeur honoraire par le ministère des Affaires étrangères. Je suis un universitaire, j’ai enseigné la littérature dans plusieurs universités israéliennes, à Haïfa, à Tel-Aviv notamment. J’anime aussi  sur la Chaîne 2  un programme pour enfants et présente les actualités aux adultes.

Je suis le fondateur et le directeur du Nissan International Festival of Poets à Maghar au Nord de la Galilée. Maghar est le village druze d’où je viens.

Votre poésie a été récompensée en France (Montpellier, Centre Pompidou, Sénat…): Quels sont vos sentiments envers la France, sa culture, son peuple ?

J’ai été très influencé par la culture française que j’apprécie tout particulièrement. Dans les années 70 et 80, quand j’étais étudiant, j’ai beaucoup travaillé les textes français  de Jacques Prévert, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre…

En 2008, j’étais présent au Salon du Livre à Paris où Israël était l’invité d’honneur. J’étais très fier de représenter mon pays avec mes collègues écrivains.

J’aime la manière de vivre à la française, l’art et ses intellectuels.

Je connais Paris, mais aussi Montpellier, Aix en Provence, le sud de la France. En tant que poète arabe, j’ai retrouvé ce melting-pot méditerranéen qui me fait penser à Israël.

وحده

يأتون خلف السور، ينتظرون آيات معلقة على لوح الحياة
لنقرأ الآيات واحدة فواحدة على مرّ العصور
هنا اعتنقنا مرة حبّ الحياة
وهنا اتفقنا أن نصلي مرة للحرب أو للسلم
وهنا اتفقنا أن نصلي مرة للحرب أو للسلم
أو نهب الزكاة من الزكاة
وهنا سألنا كل أسئلة اليقين
فلا جواب على السؤال.

 

Seul / par Naim Araidi

Ils se tiennent face au mur, attendant des signes suspendus au tableau de la vie

Pour lire les versets un par un à travers les âges

Ici nous avons embrassé l’amour de la vie

Ici nous avons convenus de prier pour la guerre ou la paix

Ou pour le pillage de la charité par la charité

Ici, nous avons posé toutes les questions de la certitude

Mais aucune réponse n’est venue à la question.

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Etes-vous proche de certains auteurs israéliens ? J’ai entendu dire qu’A.B. Yehoshua et vous étiez très proches, pouvez-vous nous en dire plus ?

A.B. Yehoshua est le meilleur écrivain israélien. Il dépeint la société israélienne telle qu’elle est. Il ne court pas après les prix littéraires, mais partage avec ses lecteurs, dans un hébreu magnifique, la diversité de notre société, la société israélienne avec ses problèmes, ses sensibilités.

“Petite indiscrétion : nous avons su que dans le livre “L’Amant” (HaMeAHev ) d’A.B. Yehoshua, un des protagonistes appelé Naïm, jeune ouvrier arabe de 14 ans dans un garage, est en fait Naïm Araïdi ….”

La littérature israélienne est extraordinaire, elle reflète la pluralité et la vraie vie en Israël.

Je suis aussi très admiratif des auteurs comme le poète Yehuda Amichaï  qui a occupé une grande place dans la littérature israélienne avec sa poésie. Il est considéré comme un sage.

Naïm Araïdi dit souvent : “Pour moi, l’hébreu c’est la langue de la Bible, celle dans laquelle le monde a été créé, celle dans laquelle je peux me disputer avec Dieu”.

 

Que pourriez-vous dire à nos lecteurs français à propos de la communauté druze en Israël ?

Les Druzes sont en très petite minorité en Israël, un peu plus de 110 000 personnes. Ils sont très bien intégrés dans le pays. Ils apprécient la liberté d’expression, la vie en Israël, la culture. Ils participent à la vie citoyenne et font l’armée.

La religion druze est très complexe et  n’est pas très connue.

 

Le peuple druze est présent en Israël, au Liban et en Syrie. La grande majorité de cette communauté vit en Syrie où elle subit le conflit dramatique. Existe-t-il un soutien de la part des Druzes d’Israël envers leurs frères druzes de Syrie ?

Le Liban et la Syrie n’entretiennent aucune relation diplomatique avec Israël. Mais depuis dix–quinze ans, grâce à Internet, les peuples sont de plus en plus proches, mais nous ne pouvons pas vraiment parler de relations.

 

Vous êtes non-juif, vous occupez un haut rang en représentant l’Etat d’Israël en Norvège, comment le ressentez-vous ?

Pour moi c’est une chose très naturelle et évidente. Les Juifs et les Arabes sont très bien intégrés en Israël. Je rêve d’un pont entre Israël et le monde arabe. Je n’appartiens pas au ministère des Affaires étrangères, mais mon rêve s’est réalisé en devenant représentant de mon pays.

J’étais déjà une sorte d’ambassadeur par l’écriture et mes poèmes.

Israël est un formidable pays. Il excelle grâce à ses sciences, à l’innovation, à sa culture, ses Prix Nobel. C’est une Nation Start up.

Le conflit donne une mauvaise image.

La vraie image d’Israël est une nation multiculturelle, très impliquée sur l’ouverture.

 

Sentez-vous une évolution de la perception d’Israël en Norvège ?

” Il y a un potentiel de changement” dit-il,  mais avec la modestie qui caractérise le peuple druze il ajoute ” pas à cause de moi…”

Le sentiment anti-israélien existe mais j’ai confiance en ce changement.

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Voeux en arabe adressés à l’occasion de la fête du Ramadan par l’Ambassadeur d’Israël en Norvège Naïm Araidi


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