Israël – La terre où coulent le lait, le miel et… le vin
Un pays intrigant, créé de toutes pièces il y a 65 ans, et des vins tout aussi surprenants, qui rappellent à la fois le Nouveau Monde et le Vieux Continent. Voyage de dégustation en Israël.
Un voyage en sol hébreu peut en réalité commencer ici même, au Québec. Dans une succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ).
«Vous avez du vin d’Israël?»
«Vous voulez dire du vin casher?», répliquerait quasi immanquablement l’employé de la SAQ.
Dans l’esprit de bien des Québécois, en effet, qui dit vin d’Israël dit vin casher, en référence à un produit spécial élaboré par et pour des gens de religion juive.
Pourtant, les vignerons de cette partie du Proche-Orient cherchent à s’affranchir de cette perception.
Leurs vins, disent-ils, peuvent être bons, tout en étant par ailleurs casher.
Lorsqu’on passe quelques jours là-bas, notamment sur les hauteurs du Golan, alors qu’on entend résonner au loin les tirs d’obus syriens, on réalise que les gens de Golan Heights Winery, de Galil Mountain et de Ella Vineyards n’ont effectivement pas à rougir: leurs vins, bien que généreux en alcool, sont d’une fraîcheur inattendue. Les blancs surtout – notamment le viognier -, se comparent avantageusement à ce qui se fait par exemple en Australie ou en Californie.
L’ancien et le moderne
La scène viticole d’Israël se distingue en mariant, pour ainsi dire, l’ancien et le moderne – surtout aux yeux de gens comme nous, à peu près complètement sécularisés.
Ainsi, chez Galil Mountain, se côtoient par exemple le rabbin, vêtu et coiffé de manière très orthodoxe, et le winemaker Micha Vaadia, 46 ans, jeans, t-shirt, cheveux longs, air cool…
Lorsque le visiteur circule dans le chai en compagnie de ce dernier, on prend garde de ne toucher à rien, pas même de caresser une barrique du bout des doigts – au risque de rendre le vin impur aux yeux des juifs pratiquants.
Micha Vaadia se fait alors rassurant : il n’est pas pratiquant et il ne porte d’ailleurs pas non plus la kippa. Le bon Québécois laïc se sent déjà un peu mieux, surtout qu’il n’y a pas de rabbin dans les parages, juste quelques ouvriers religieux…Lire la suite
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